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Novembre 2010 : pourquoi composter ?

dimanche 31 octobre 2010, par Jean-Marc

Avec les premiers frimas de l’automne, c’est l’heure où le jardin va entrer peu à peu en léthargie. C’est aussi celle où la récolte de matériaux destinés au tas de compost hivernal va être la plus conséquente. Les jardiniers qui n’ont jamais réalisé ce travail sont en droit de poser la question de savoir si les efforts déployés dans cette démarche en valent vraiment la peine et sont bénéfiques pour la fertilité de leur terre.

Avec les quelques notions d’agronomie biologique qu’ils vont pouvoir lire ci-dessous, à défaut de commencer à bien recycler leurs déchets végétaux, ils ne pourront plus s’interroger sur leurs bienfaits pour leurs jardins.

Une terre fertile est un milieu grouillant de vie, milieu vivant qui est lui-même source de nourriture pour les plantes. Dans un hectare de prairie fertile, on évalue la population animale à un milliard d’insectes, deux milliards d’acariens, une centaine de milliards de nématodes et plusieurs millions de vers de terre. La microflore du sol (végétaux microscopiques) comprend, par gramme de terre, près d’un million d’algues unicellulaires.

Tous ces êtres vivants participent, chacun à sa manière, à l’élaboration de la nourriture des plantes. Ils sont un peu les cuisiniers des plantes, des milliards de petits cuisiniers invisibles, qui fabriquent les petits « plats préférés » des plantes, petits plats qui donneront aux légumes biologiques la supériorité du goût sur ceux provenant de l’agriculture conventionnelle.

L’agronomie moderne prétend pouvoir se passer de ces précieux collaborateurs et fournir aux plantes une alimentation fabriquée en usine, sous la forme d’engrais chimiques directement assimilables, qui remplacerait avantageusement celle que préparent les micro-organismes. Elle en arrive même à supprimer entièrement le sol et à le remplacer par un support inerte que l’on arrose de solutions nutritives chimiques.

En vérité, ce mode de culture donne apparemment de très bons résultats, car les rendements obtenus sont très élevés. Mais les plantes ainsi cultivées sont extrêmement sensibles au parasitisme, ce qui prouve qu’elles sont en mauvaise santé car mal nourries. Les plantes, comme les hommes, sont d’autant moins résistantes à leurs ennemis naturels qu’elles sont dans de plus mauvaises conditions de vie et d’alimentation. Laissons donc la culture sans sol à ceux qui ne s’intéressent qu’au rendement et à l’aspect extérieur des légumes, mais qui sont prêts à consommer ou plutôt à vendre des productions déséquilibrées et chargées de résidus de produits toxiques.

En fait, l’expérience montre que le seul moyen d’obtenir des plantes saines et résistantes aux parasites est de favoriser au maximum l’activité biologique du sol et de s’abstenir de toute intervention avec des produits chimiques, étrangers aux cycles biologiques. Les micro-organismes fabriquent en effet, mieux que nous ne pourrions le faire nous même, d’innombrables substances très complexes que nous connaissons encore très mal et qui sont indispensables au développement harmonieux des plantes.

Alors, même si le compost ne fait pas à lui tout seul un beau jardin, ceux qui vont faire l’effort de bien recycler l’abondante masse de végétaux disponibles en ce moment (voir à ce sujet les articles d’octobre, novembre et décembre 2009 sur la confection d’un tas de compost) vont se donner les moyens, avec le produit obtenu, d’améliorer tout au long de l’année 2011 à la fois la structure et la fertilité de leur potager.

Jean-Marc

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