Septembre 2014 : graines et semences

La graine constitue l’organe de reproduction des phanérogames (plantes vasculaires à fleurs), soit la plus grosse partie des plantes que nous rencontrons sur terre. C’est donc par ce moyen que les végétaux assurent leur descendance.

Comme partout dans la nature qui est extrêmement inventive, pas d’uniformité, pas de standard, pas d’égalité, de nivellement, tout au contraire, les graines prennent différentes formes, couleurs, tailles, poids.
Leur capacité de germination varie également, elle va de quelques semaines, presque de jours, à des dizaines, voire des centaines d’années. Leur résistance peut se montrer exceptionnelle, que ce soit aux températures extrêmes comme à l’immersion dans des milieux généralement très hostiles.

Pour assurer leur survie, les plantes ont développé différents systèmes de dissémination de leurs graines :
 par éclatement du fruit projetant les graines parfois à plusieurs mètres ;
 à l’aide du vent (anémochores) caractérisées par leur légèreté, la présence de poils, duvet ou ailes ;
 par l’eau (hydrochorie) soit de ruissellement, soit par les courants marins ;
 par les animaux (zoochores) auxquels les graines se collent par des crochets ou des aiguillons, celles qui sont ingérées et évacuées, surtout par les oiseaux, celles qui ne peuvent germer sans avoir passé par l’estomac d’un animal…
D’autres graines ne germent qu’après avoir passé dans le feu qui fait éclater l’enveloppe libérant l’amande qui est, en fait, la semence.
La graine, un exemple de plus de l’infinie diversité de la nature !

La semence est simplement la graine qui est semée.
Mise en terre, cette semence assure sa propre reproduction et donc sa multiplication par le biais de la production de nouvelles graines. Ainsi, chaque plante fournit un nombre variable de graines, certaines se montrant bien plus prolifiques que d’autres.
De l’épi de blé portant une cinquantaine de grains ou plus à l’Acropera ou Gongora, orchidée que l’on crédite de 74 millions de graines par plante, il y a de la marge.
Énorme différence aussi du côté de la taille : de la plus grosse semence à la plus petite, peu d’affinités certes, mais une finalité, l’assurance de la survie de l’espèce.

C’est ce qu’assurent aussi les semenciers, producteurs spécialisés de semences de plantes cultivées. Leur tâche consiste à mettre sur le marché des produits sélectionnés, aptes à fournir une parfaite adéquation entre qualité et quantité. Ainsi apparaissent tous les ans de nouvelles variétés, mieux adaptées aux goûts du consommateur, plus résistantes aux maladies, aux conditions climatiques.

Lourde tâche peut-être pas forcément toujours bien comprise ou acceptée. Il faut cependant reconnaître que cette sélection a donné de remarquables résultats dans tous les domaines de la sélection des plantes, qu’elles soient ornementales ou vivrières. Et elle ne date pas d’aujourd’hui, elle remonte à l’époque où l’homme a commencé à cultiver des plantes.
Produire plus, plus beau, meilleur, améliorer ce que la nature primitive lui a légué, a de tous temps constitué un besoin inné pour l’humain. Il est ainsi fait ! En définitive, cela ne lui a pas trop mal réussi, du moins dans le domaine de la graine.

Indications utiles sur les semences

Aujourd’hui, les marchands vous indiquent sur chaque paquet le grammage. Seulement, en fin de compte, combien de graines se trouvent dans le contenant ? Vous faut-il un ou deux paquets ?

Pour vous donner quelques précisions à ce sujet, ci-dessous quelques renseignements :
 Nous commençons par le nombre moyen de graines par gramme (colonne nombre) mais attention, il peut sensiblement varier entre les différentes espèces ou cultivars.
 Vient ensuite la durée germinative en nombre d’années (colonne durée) ; la date de péremption est généralement indiquée sur l’emballage, il s’agit normalement du délai où les semences sont aptes à lever au maximum, sachant que chaque année diminue le pouvoir germinatif.
On peut tranquillement semer après la date indiquée, mais il est profitable de procéder à un petit contrôle : une douzaine de graines sur un feutre toujours humide vous indiquent en quelques jours la faculté de vos semences, moins de graines levées, plus on augmente la quantité à semer.
 Dans la colonne suivante : la profondeur de semis en millimètre (colonne profondeur), les grandes différences sont imputables au terrain : sablonneux il dessèche plus vite sur la surface, donc enfouir les graines plus profondément, on préconise grosso modo une profondeur de 3 à 4 fois la taille de la graine ; à remarquer qu’il existe là aussi parfois de grosses différences entre les variétés ou cultivars dans le même genre.
 La dernière indication concerne le nombre moyen de jours du semis à la récolte, elle peut nous rappeler que le jardinage est une école de patience.

Ce mois-ci, les semences des principaux légumes sont répertoriées. Dans cette catégorie, peu d’annonces sensationnelles, on reste dans le domaine du normal, de l’ordinaire.
Par contre, le mois prochain, ce sera au tour des graines de fleurs, et là je vous promets quelques surprises.

En attendant, voici de quoi vous occuper.

Léon