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Octobre 2009 : du compost pour votre terre - 1

mercredi 7 octobre 2009, par Jean-Marc

La bonne terre de jardin que nous envions tous, celle à la couleur noire composée de fines particules se serrant bien sans coller ni couler dans la main, que l’on voit encore dans les petits jardins des villages de montagne, n’existe pas malheureusement à l’état naturel. Elle ne peut être que le résultat des efforts de son propriétaire qui, patiemment, a incorporé de la matière organique dans un substrat beaucoup plus brut à l’origine et qui n’avait pas encore cette couleur.

A supposer qu’il s’arrête de la cultiver ou bien de continuer à la cultiver sans l’amender, cette terre perdrait peu à peu sa réserve d’humus et tendrait à retourner à son état d’origine.

C’est dire que quelles que soient leurs caractéristiques physiques, des plus argileuses jusqu’à l’opposé aux plus sableuses, toutes les terres portent en elles la capacité à devenir fertiles à condition que la vie microbienne apportée par l’humus sous la forme stable du compost soit présente aussi. Et toutes les corrections physiques que l’on doit apporter à la terre de son jardin (sable et tourbe en terrain lourd et argileux et argile en terrain léger et sableux) difficiles à mettre en œuvre et cependant nécessaires, ne restent que de simples mélanges sans la composante humique.

Et ceci me remémore l’expérience que fit en 1958, dans la banlieue de Munich, l’ingénieur agronome allemand Alwin Seifert (1890-1972) qui, pour étayer ses thèses et par bravade vis à vis de ses nombreux détracteurs de l’époque, organisa sciemment son jardin sur la moitié de l’emplacement d’un grand hangar démoli et n’y incorpora que le propre compost qu’il faisait lui même. Il obtint au bout de quelques années de très beaux résultats, dans un sol des plus ingrats puisqu’abondamment pourvu en gravats, alors que son voisin qui possédait l’autre moitié, mais cultivait de manière classique, n’arriva même pas à modifier la texture de sa terre et dut vite renoncer à cultiver quoi que soit sur ce terrain.

Alors si cet Alwin Seifert, tout pionnier de l’agriculture biologique qu’il fut, est arrivé à de tels résultats, pourquoi nous, 50 ans après, qui en connaissons presque autant qu’il n’en savait à ses débuts, n’arriverions nous pas à la même chose surtout quand l’homme, assez prodigue de ses conseils, nous a laissé la recette de son succès en la consignant dans les sept éditions qu’il a faites sur la pratique du compostage en tas.

A ceux qui douteraient encore, j’ai trouvé d’autres raisons de se lancer dans la confection d’un tas de compost :
- La première, c’est qu’un jardin fertile produit beaucoup et de plus en plus de matière compostable qu’il est devenu normal aujourd’hui de recycler sans la brûler ou l’apporter à la benne.
- Le tas de compost est ensuite particulièrement adapté aux petits jardins car, pendant que se prépare sur une surface réduite la fertilisation future, il est possible de cultiver toute sa superficie sans avoir besoin de laisser reposer sa terre.
- Enfin, et non des moindres, la fierté que l’on peut avoir quand on est arrivé à produire un bon compost, ainsi que la joie de pouvoir le distribuer aux planches de son jardin et avec lui l’imminente promesse de vie qu’il va générer.

Le sujet est assez vaste et nous verrons au cours des deux prochains mois comment s’y prendre pour bien réussir son tas.

PS : pour ceux qui voudraient en savoir davantage sur l’art du compostage, ouvrage que j’ai acquis depuis presque 40 ans déjà, il est possible de le commander sur internet au prix de 8,74 € en tapant :
“Alwin Seifert-Cultivons notre terre sans poison”

Jean-Marc

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