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Décembre 2009 : le compost - 3

lundi 7 décembre 2009, par Jean-Marc

Avec un composteur en plastique les végétaux sont ajoutés au fur et à mesure par le haut de l’appareil en attendant que le compost apparaisse en bas. Avec le compostage en tas et l’augmentation des volumes qui s’en suit le principe et la méthode deviennent tout à fait différents.

Pour réaliser un vrai tas de compost, qui n’a rien à voir avec un simple amoncellement de végétaux, il va falloir, un jour choisi, puiser dans le stock de matériaux précédemment accumulés et monter, rapidement, en une seule fois, un tas du plus carré et du plus haut possible (sans excéder un mètre de haut) et en principe ne plus rien y rajouter jusqu’à l’obtention du produit final.

- La fourche est l’outil indispensable pour pouvoir déposer en couches successives les différents déchets.

Pour bien rester au carré, tout en continuant à monter, l’usage de cet outil requiert un peu d’habitude et c’est pour cela que les débutants peuvent s’aider de deux ou trois palettes en bois qui, placées en simple ou double angle, vont éviter que les côtés ne s’affaissent tout en laissant passer l’air.

- La pelle, le râteau et l’arrosoir seront aussi sollicités.

Tout en formant son tas on se rappellera que le mot compost signifie composé et donc que plus notre mélange de végétaux sera diversifié en réunissant tous les contraires (sec et humide, sale et propre, fin et grossier, vert et pailleux etc) plus il sera parfait, chaque catégorie d’éléments ne devant pas, en principe dépasser plus du tiers de la masse totale. Par exemple si nous avons, comme c’est le cas actuellement, énormément de feuilles mortes on ne compostera que la quantité souhaitable et le reste sera mis de côté pour être incorporé à la confection du tas de printemps où ce matériau devient rare. Et l’on remplacera maintenant le volume de feuilles qui serait devenu excédentaire par la moitié d’un ballot de paille ou un fumier très pailleux.

Toutes les productions du jardin aussi diverses soient elles ( herbes vertes, feuilles, épluchures accumulées, fanes, pieds de tomates, tiges et feuilles de choux, couvertures du sol, tontes de gazon, ligneux passés au broyeur, tontes de haies, etc) sont compostables et seront mobilisées ce jour-là car ceux qui vont monter un tas pour la première fois vont vite s’apercevoir de la quantité nécessaire qu’il faut pour obtenir un volume d’un mètre cube.

Tous les vingt centimètres de haut environ on rajoutera une ou deux pelletées de terre de jardin suivies de deux ou trois arrosoirs d’eau par mètre carré de surface. Cette eau est nécessaire pour donner, lorsque le tas est terminé, l’aspect d’une éponge humide. D’ailleurs s’il y a manque d’eau le tas s’échauffe trop et moisit.

A l’inverse ce n’est pas très grave si l’on arrose un peu trop au montage car l’eau excédentaire a le temps de s’infiltrer. Mais cela le devient par la suite et trop d’eau dans un compost en formation signifie la pourriture du tas que seules de fréquentes aérations et le rajout de paille très sèche peuvent faire revenir à la norme.

Il est donc plus facile de protéger son tas des grosses intempéries par une feuille de plastique quitte à l’enlever pour bien le laisser respirer lorsque le temps se remet au beau.

Quelles autres matières peut-on rajouter lors de la confection ?

- En premier un activateur de compost que l’on trouve maintenant dans toute les jardineries et même chez Castorama. D’un coût assez abordable il est souvent constitué de productions organiques animales (sang, soies) et il apporte l’azote nécessaire à la prolifération et au travail des bactéries (deux à trois poignées par tranche de 20 cm).

- Autre fertilisant à privilégier : les algues calcaires réduites en poudre. Il est recommandé de rajouter cette poudre du nom de Lithothamne (2 à 3 poignées aussi par couche de 20 cm) afin de stimuler par les oligo- éléments qu’elle contient la flore bactérienne et réduire les mauvaises odeurs possibles si la fermentation se fait mal.

- Lorsque la hauteur du tas atteint environ 80 cm ou 100 cm et jamais au-delà on recouvre la partie plane d’1 cm de terre et on protège cette terre et les quatre côtés (s’il n’y a pas de palettes) avec une couverture assez épaisse de pailles ou d’herbes sèches légèrement humidifiées pour tenir au vent.

Dans un bon tas de compost la fermentation est aérobie et doit le rester tout au long de sa transformation. Inutile de préciser qu’il est donc interdit de le piétiner ni même de le tasser (il se tassera largement tout seul) tout au plus peut-on le tasser légèrement, sur les bordures, avec le plat dos de la fourche pour bien pouvoir rester au carré.

Voilà le montage du tas terminé et si la méthode décrite a été respectée une douce chaleur va apparaître dès le lendemain et va perdurer en s’estompant sur une quinzaine de jours.

Nous verrons le mois prochain les autres opérations qui seront nécessaires au bon fonctionnement du tas.

Jean-Marc

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