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Avril 2011 : la pâquerette

mercredi 30 mars 2011, par Jean-Marc

Il est peu fréquent qu’une plante se voit donner le nom de la fête religieuse correspondant au mois de sa floraison. C’est pourtant le cas de notre Pâquerette des prés dont les petites fleurs blanches à dos violacé vont piqueter et illuminer les friches et les prairies de la fin mars jusqu’à début mai.
De son côté et à cause de la faible hauteur de ses feuilles et de sa fleur cette plante printanière est à l’origine de l’expression bien connue et utilisée « au ras des pâquerettes »

On l’appelle aussi communément fleur de Pâques, fleur de pâturage, margriette ou petite marguerite. Dans le langage des fleurs elle symbolise l’attachement et l’innocence, à l’image du jeune enfant qui cueille pour sa mère un petit bouquet de pâquerettes.
De nom scientifique « Bellis perennis », du latin beau pour l’élégance de la fleur et perenne pour la vivacité de la plante, elle fait partie de la grande famille des « composées ».
Cette classification définit donc la forme de son inflorescence et son mode de reproduction.
En fait lorsque l’on croit tenir une fleur de pâquerette dans sa main on s’aperçoit qu’elle est composée d’un ensemble de fleurs différentes que l’on devrait nommer capitule.
Sur le pourtour de ce capitule il y a les grandes fleurs blanches, que l’on pense être des pétales, mais qui sont des fleurs stériles en forme de languette et que l’on désigne sous le terme de fleurs ligulées. Au centre du capitule se trouvent, serrées les unes aux autres, les nombreuses fleurs jaunes, ou fleurs tubuleuses hermaphrodites, dont la corolle en forme de tube se transformera plus tard en graine.

Par son aspect, le feuillage de la pâquerette sauvage passe souvent inaperçu dans l’épaisseur des herbes de la prairie et seules ses colonies de boutons rosés ou de fleurs blanches traduisent sa présence. Il s’agit donc d’une petite plante assez rustique de 5 à 10 cm de hauteur dont les feuilles en forme de spatules sont crénelées et forment au ras du sol et à la base des pédoncules une rosette.
Du cœur de cette rosette sort un unique bouton qui développant une petite hampe deviendra cette fleur si caractéristique.
A noter que cette fleur présente la particularité de se refermer la nuit et quand les jours sont gris pour mieux s’épanouir ceux de grands soleil.
Même si elle est commune partout en France la plante affectionne surtout les terrains lourds, tassés, bien fumés, mêmes piétinés et reste par excellence la plante des terrains à pâtures.

Il existe aussi des variétés cultivées de pâquerettes, souvent à fleurs doubles et plus colorées que la sauvage et dont on se sert comme plante de bordure. Le semis se fait en terrine en juin, juillet puis repiquage en godet et mise en place à l’automne.

  • Rappelons que cette chronique ne traite que des plantes sauvages qui sont comestibles.

Concernant la pâquerette toutes ses parties, feuilles et fleurs le sont. Les feuilles peuvent l’être crues et particulièrement au printemps où leur texture tendre et croquante se marie très bien aux salades du commerce pour en relever le goût. Consommées seules elles ont un arrière goût d’âcreté qui disparaît si on les fait cuire.
Les fleurs se consomment aussi de deux manières, soit au stade bouton conservés crus, à la manière des câpres, dans du vinaigre et complétés d’aromates (fenouil, sarriette) soit au stade fleurs avec lesquelles on peut réaliser, comme avec les fleurs de pissenlits un vin apéritif ou que l’on peut consommer en tisane.

Mais cette plante était connue aussi des anciens pour ses vertus médicinales et notamment ses propriétés anti-inflammatoires. Elle est aujourd’hui utilisée en aromathérapie et en phytothérapie.
Par exemple l’huile de macérât de fleurs de pâquerettes est recommandée pour son pouvoir tonifiant et raffermissant et notamment sur le buste et la poitrine des femmes ainsi que pour les peaux fatiguées manquant d’élasticité et de fermeté.

Jean-Marc

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