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Mars 2011 : plante de mars

samedi 5 mars 2011, par Jean-Marc

Pour trouver le nom de la plante sauvage dont je vais vous parler ce mois-ci, si je vous dis qu’en février ou mars vous l’avez certainement tous ramassée afin de pouvoir la consommer en salade et que sa fleur prête à semer à tous vents, une fois arrivée à maturité,
a toujours servi de logo aux Editions Larousse et à leur dictionnaire illustré, vous allez me répondre : le pissenlit et vous aurez raison.
Cette plante peu frileuse et très abondante marque, dès la fin de l’hiver ou celle du printemps, suivant les altitudes, le renouveau végétatif.

Le pissenlit commun
fait partie de la famille des composées et les différentes variétés ont été regroupées dans le genre Taraxacum officinal.
Cette épithète officinale signalant ses nombreuses vertus, stomachiques, cholagogues, dépuratives et diurétiques, bien connues depuis des millénaires.
Et c’est d’ailleurs cette dernière propriété qui lui a valu son appellation de « pisse en lit ».
Son autre synonyme étant aussi « dent de lion » en raison des dentelures aiguës que forment le pourtour des ses feuilles.


Très vivace le pissenlit est par excellence la plante des prairies mais on le trouve aussi dans tous les terrains humifères et profonds et à haute altitude en montagne. Sans être calcifuge il craint surtout les terres arides et caillouteuses et c’est ce qui explique que l’on en trouve très peu dans la région Montpelliéraine.
Cette plante, sans maladies, tire sa robustesse de son système racinaire puissant et surtout si profond que l’imagerie populaire s’en est servi pour désigner les défunts qui placés dans leur cercueil voient arriver vers eux les racines de ces plantes et peuvent ainsi « manger les pissenlits par la racine ».
De la partie supérieure de ces racines partent des bourgeons qui vont donner chacun une couronne de feuilles rassemblées en un collet. Lorsqu’il devient bien développé en avril ou mai le pissenlit émet deux ou trois tiges florales s’élevant au-dessus des feuilles d’une dizaine de centimètres.
Au sommet de chaque tige va s’ouvrir une capitule formée de nombreuses petites fleurs jaune d’or en forme de languette. Ces fleurs très mellifères, une fois mûres, vont se transformer en graines rugueuses et, munies de leur aigrette ou petit parachute, s’en iront, avec l’aide du vent, perpétuer l’espèce.
S’il est surtout consommé en tant que plante sauvage, le pissenlit peut faire l’objet d’une culture.

Il en existe au moins cinq variétés dans les catalogues des grainetiers dont la plus demandée est l’Amélioré à cœur plein. Les graines seront semées au printemps, en place et en ligne espacées de 30 cm. Après la levée on éclaircit en laissant un pied tous les 10 cm sur le rang.
Cette culture est intéressante car les soins sont des plus limités et elle peut rester en place quelques années à condition d’apporter une fumure annuelle.
On peut aussi semer en pépinière et repiquer les jeunes plants dans les mêmes conditions une fois qu’ils ont quatre feuilles. La récolte se fait ensuite feuille par feuille, sans abimer le cœur, tout au long de l’année ou bien en cueillant tout le pissenlit en une seule fois,en fin d’hiver. La racine réémettra dans ce cas des bourgeons de réserve pour assurer sa survie.

Il est aussi possible, sans semer ni cultiver, d’obtenir en hiver de beaux pissenlits en les forçant dans sa cave à la manière des endives. Pour cela il convient de repérer, en été à la montagne, de beaux pieds sauvages et de les arracher début décembre. Ne seront conservées et calibrées que les racines principales et la base des feuilles jusqu’à 2 cm au-dessus du collet.
On disposera ensuite ces plants, en les serrant, dans un endroit frais et sombre en recouvrant d’un mélange de sable, terre et terreau. En veillant à maintenir le mélange légèrement humide trois repousses et donc trois récoltes seront possibles jusqu’en mars.

- Tout se consomme ou peut se consommer dans cette plante. Évidemment les feuilles crues en salade ou cuites en soupe ou en légume. Les jeunes boutons de fleurs peuvent aussi être rajoutés aux salades ou conservés dans le vinaigre. Une fois épanouis on en prépare des tisanes, un vin apéritif et un sirop très épais appelé « cramaillote » ou « miel de pissenlit ». Enfin même les racines se préparent crues ou cuites et accompagnées de sauce de soja rappellent le goût des salsifis.

Jean-Marc

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