HortusMaintenant que la terre de nos jardins, ayant été travaillée et amendée, est prête à recevoir des cultures que planter ce mois-ci ?
Voici donc 3 légumes que tout le monde apprécie, qui sont d’un excellent rendement sur les petites surfaces, présentés de trois manières originales de les cultiver.
Tous les jardiniers ont déjà cultivé des tomates tuteurées en pestant contre les contraintes que réclame leur installation (il faut trouver des tuteurs, les attacher entre eux sur le rang ou bien les regrouper par quatre sur la planche ce qui ne favorise guère la maturité des derniers fruits).
Vient après la corvée des gourmands, une quinzaine d’arrosages et tout cela pour que nos tomates des 8e et 9e bouquets périssent de froid dès la fin octobre.
Enfin, novembre venu, il faut enlever à nouveau tout cela mais je constate que beaucoup de jardiniers, fatigués par la corvée, ont tendance à laisser leur tuteurs concurrencer les sapins de Noël.
Alors pourquoi, dans ces conditions, ne pas essayer de cultiver vos tomates à même le sol ?
Sur une planche très bien fumée d’un bon mètre de large et très légèrement incurvée vers le milieu, étaler, si possible, un film plastique noir respirant (perforé de mini trous) que l’on trouve en jardinerie.
Ce plastique aura comme effet de freiner l’évaporation, d’accumuler la chaleur et de guider les quelques arrosages vers le pied de la plante. Recouvrir par la terre les deux côtés du plastique pour éviter la prise au vent, crever le plastique au milieu pour pouvoir y glisser un pied de tomates tous les 80 cm et attendre le temps de la récolte.
Avec cette méthode pas de tuteur, pas d’attache et les six ou sept gourmands qui vont s’étaler autour du pied (on peut pailler un peu au début pour éviter que la chaleur du plastique ne brûle les jeunes pousses) vont chacun devenir une branche portant un à deux bouquets de fruits.
La récolte avec ce système est par conséquent massive au mois d’août (mais c’est bien le mois où l’on apprécie le plus ce fruit) et laisse la place libre pour une deuxième culture de fin de saison (semis de mâche par exemple).
Autre culture d’un très bon rapport la courgette.
Le système décrit ci-dessus pour la tomate lui convient aussi, mais à défaut de plastique noir un paillage très épais fait aussi bien et même mieux l’affaire.
Même avec des variétés non coureuses le pied de la courgette, avec le temps, a tendance à partir d’un côté laissant une moitié de la planche non occupée. Pour optimiser sa production l’astuce consiste à planter deux pieds côte à côte qui vont naturellement se repousser l’un l’autre et occuper tout le terrain (dans ce cas de figure il faut respecter l’écartement d’un mètre sur la planche entre les quatre pieds car la végétation est conséquente). Choisissez les variétés hybrides F1 Splendor ou Tarmino grandes productrices de jeunes fruits et capables de produire presque, si la terre est bien amendée, une courgette par plant et par jour pendant 45 jours.
Troisième conseils avec les haricots.
Contrairement au dicton il ne faut jamais semer de haricots la deuxième quinzaine de mars.
La terre est encore trop froide et le haricot végète en dessous de 10°. Cette culture, par contre, est conseillée dès le début avril mais de manière hâtée (il sera temps fin avril et en mai de semer les variétés de pleine saison). Commencez donc par semer une variété primeur, haricot vert Primel de Vilmorin en l’occurrence.
Choisissez un emplacement abrité, une terre riche mais non fumée de frais ( l’excès de matière organique fraîche favorise le feuillage et génère le pou), une journée ensoleillée, arrosez bien vos deux sillons (espacés de 50 cm) en gardant de la terre sèche tout le long, semez vos haricots (de préférence en ligne, à raison d’un grain par 2 cm ), recouvrez d’un cm à deux maximum, de terre sèche, placez des arceaux sur les deux sillons et recouvrez d’un plastique sans aérer, même dans la journée, jusqu’à la levée.
Dans ces conditions la levée sera rapide et régulière et le plastique pourra encore un peu servir quelques jours de plus pour emmagasiner de la chaleur et la restituer en le refermant la nuit.
Pour un semis la première semaine d’avril, vous pouvez espérer récolter cinq cueillis du 5 au 20 juin suivies d’une deuxième récolte presque identique la deuxième quinzaine de juillet.
Jean-Marc
RSS 2.0