HortusLe jardin sort peu à peu de sa léthargie hivernale car le soleil, en réchauffant la terre, fait renaître la vie dans le sol. Mais le jardinier doit se montrer encore prudent surtout pendant la première quinzaine du mois où des gelées dévastatrices sont toujours possibles.
Il devra surtout, avant de commencer à cultiver, terminer de travailler et d’aérer toutes les planches du potager qui n’ont pas pu l’être à l’automne et leur apporter fumure organique et minérale.
A propos de fumure, dans les conseils du jardinier de décembre 2008, j’avais évoqué le cas particulier du « migon » ou fumier de mouton.
De très haute valeur ce fumier frais (il s’agit des crottes de moutons balayées et mises en sac tous les jours) exempt de paille, est à réserver aux légumes les plus gourmands et qui ne craignent pas d’être « brûlés » par un fumier trop fort (en premier les tomates mais aussi aubergines, courgettes et poivrons)
Il faut donc l’épandre en ce moment pour qu’il produise son plein effet au printemps, effet qui se prolongera d’ailleurs jusqu’à l’année suivante.
Il est vendu directement chez quelques éleveurs dans les Cévennes, mais point besoin de se déplacer aussi loin car on en trouve actuellement chez les Etablissements Moranda, au Parc St Julie, route de Mende à Montferrier sur Lez, qui commercialisent des sacs d’environ 30 kg (il faut compter de 2 à 3 kg au m2 ) pour un prix très intéressant de 8,35 € le sac.
Enfouir ce fumier en au moins deux étapes, la première fois en surface (5 à 8 cm) et 15 jours après jusqu’à 20 cm au maximum.
Alors, maintenant que le jardin est prêt que planter en cette saison ?
Et si vous tentiez des pommes de terre primeurs . Cette culture est devenue, en raison de leur cherté dans le commerce, très rentable même dans un petit jardin, elle est facile à mettre en œuvre et à entretenir et surtout les variétés proposées permettent, si on les plante début mars, d’envisager de pouvoir faire, au même endroit, deux voire trois cultures différentes.
Exemple : pomme de terre primeur de mars à juin, haricot vert de juin à août et mâche qui sera consommable en décembre.
Choisissez de préférence des variétés hâtives à chair ferme produisant en 80 ou 90 jours après plantation même si cela se fait un peu au détriment du rendement.
La pomme de terre fait partie de la famille des solanées et de ce fait affectionne la terre bien fumée et même « soufflée » c’est à dire rendue très légère par un bon travail et l’adjonction de fumier y compris pailleux même au moment de la mettre en terre.
La pomme de terre se plante essentiellement en lignes en ouvrant un sillon de 20 cm de profondeur, à raison d’un plant tous les 25 à 30 cm sur la ligne, recouvert d’environ 10 cm de terre, germes tournés vers le haut et un espacement de 50 cm entre chaque ligne.
Une fois les plants recouverts, il doit donc rester une butte de terre entre chaque ligne dont l’intérêt est triple. Cette butte permet de créer pour le plant qui va sortir de terre un micro climat, s’il gèle en mars elle permet de poser à même la ligne un voile d’hivernage sans que celui-ci ne touche les jeunes feuilles et 1 mois plus tard cette terre sera rabattue en deux fois sur les plants de manière à les aider à se tenir droit et c’est tout autour des tiges et dans cette butte que se développeront ensuite les tubercules et dans le sillon nouvellement créé entre les lignes que se feront les éventuels arrosages.
Car la pomme de terre n’est pas spécialement gourmande en eau mais attention il ne faut jamais arroser son feuillage qui favorise le mildiou auquel les variétés précoces sont particulièrement sensibles.
Le jardinier amateur, sur 10 ou 20 m2 de surface plantée, solutionnera facilement le problème en paillant fortement, une fois les plants buttés, l’espace entre chaque ligne et il peut ainsi, pour peu que le printemps ne soit pas trop sec, ne pas arroser cette culture jusqu’à sa récolte.
Jean-Marc
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