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Février 2009 : le travail de la terre - 4

dimanche 8 février 2009, par Jean-Marc

Dans les précédentes rubriques hivernales j’ai essayé de démontrer quel était le rôle de la matière organique dans le sol et l’importance qu’elle avait pour tendre vers une plus grande fertilité de nos potagers.
Mais cette présentation resterait incomplète si je n’abordais pas aussi le rôle joué par la fertilisation minérale.

En agriculture biologique certaines revues ont coutume de décrire l’humus comme l’équivalent, pour le sol, de la soupe pour les humains. Mais aussi bonne et copieuse soit la soupe elle reste toujours fade s’il lui manque le sel. Et ce sel, pour les jardins, c’est la fertilisation minérale apportée par la trilogie des éléments de base que sont azote, phosphate, potasse et les oligoéléments, calcaire, magnésium, fer, molybdène, manganèse etc.

L’industrie obtient ces éléments soit par réaction chimique pour le compte de l’agriculture conventionnelle, on parle alors dans ce cas d’un engrais chimique, soit elle retrouve leurs équivalents dans la valorisation de productions organiques comme le sang séché, le guano marin, la corne broyée pour l’azote, minérales comme les scories et les roches broyées pour le phosphate , végétales comme les restes de betteraves sucrières pour la potasse et algues séchées et réduites en poudre comme le lithothamme ou algue des Glénans pour l’ensemble des oligoéléments, on parle dans ce cas d’un engrais naturel ou engrais biologique.

C’est d’ailleurs sur ce sujet que se démarquent fondamentalement les deux manières de cultiver que sont les agricultures classique et biologique.
- La première s’est aperçue que les racines des plantes avaient la capacité de tirer rapidement profit des sucs provenant de la dissolution des engrais chimiques mais cette transformation se fait systématiquement au détriment du goût et de la résistance du végétal.
- La seconde prévoit dans sa charte que pour bien nourrir les hommes il faut de bonnes plantes et pour avoir de bonnes plantes il faut d’abord bien nourrir leur support c’est à dire la terre. En effet un fertilisant naturel par son assimilation plus lente et en symbiose avec la matière humique aura le temps, avant de disparaître, de faire vivre une armée de micro organismes qui vont avoir à leur disposition tous les éléments pour préparer et servir aux racines de leur hôtes la variété et le volume de soupe qui leur convient le mieux.

On trouve désormais dans le commerce des engrais bio vendus sous le nom des marques C P, Jardin Nature ou Solabiol à des prix très abordables. Par exemple un sac de 10 kg d’engrais universel (c’est-à-dire comprenant les 3 éléments de base en proportion équilibrée) coûte en moyenne autour de 17 € et convient pour fertiliser 240 m2 pendant 1 an.

Côté culture le jardin est encore endormi mais le jardinier a intérêt lui à réfléchir à ce qu’il mettra dans son assiette au printemps. Et s’il veut déguster une belle Rougette de Montpellier bien pommée suivie de craquantes Batavias c’est maintenant (1re quinzaine de février) qu’il doit les repiquer.

Comment procéder ? Au marché aux fleurs du mardi 03 ou au plus tard du 10 février (sauf évidemment froid intense) acheter 30 plants de salade. Pas n’importe lesquels mais 15 plants de Rougette de Montpellier et 15 plants de Batavia Brune ou Cybelle.

- Sur un carré de 1 m de côté bien préparé et fumé (il devrait être prêt depuis décembre et à défaut l’aérer en toute hâte) repiquer à raison de 6 plants par ligne sur cinq lignes en prenant soin de bien intercaler un plant de chaque variété à la fois sur la ligne et sur le rang, placer quelques arceaux pour faire tunnel, arroser et recouvrir d’un plastique au moins tout février et tant qu’il risque de geler.

Résultat, bien à l’abri, les rougettes plus précoces pommeront début avril et consommées en premier laisseront la place, une fois le plastique enlevé et les beaux jours revenus, à 15 lourdes et craquantes batavias pouvant peser jusqu’à 1kg pièce et refusant obstinément de monter à graines.

Que semer en cette saison ? Les petits pois, mais ils sont très peu rentables en petits jardins et il vaut mieux les remplacer par des pois gourmands que l’on doit semer début février assez épais sur le rang, très peu profond (2 cm) et que l’on peut hâter,avant de mettre les rames à la mi-mars, en posant à plat sur la ligne un voile d’hivernage.

Jean-Marc

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