Novembre 2008 : le travail de la terre - 1

Beaucoup de dictons populaires disent que l’automne est la meilleure saison pour le labour et en effet novembre est bien le mois où les conséquences de ce bouleversement seront les mieux absorbées par la terre qui en tirera, en cette saison, le meilleur bénéfice.

Après il fera trop froid et remettre cette incontournable opération au printemps, avec en corollaire une terre tassée par la pluie et la neige, des herbes devenues envahissantes et une vie microbienne dans le sol encore engourdie, ne peut que la rendre plus difficile pour le jardinier.

Mais de quoi a donc besoin la terre de nos jardins en cette saison pour l’aider à se maintenir en forme et se retrouver déjà féconde au sortir de l’hiver surtout si elle est de nature argileuse ?

 Essentiellement d’être aérée et cette simple action mécanique aura plusieurs effets bénéfiques.

 En premier celui d’apporter avec l’air l’oxygène dont les micro-organismes ont besoin, ensuite les pluies de l’hiver pourront mieux s’infiltrer dans le sol sans en glacer la surface.

 Les herbes sauvages seront limitées dans leur progression, les mottes créées vont être craquelées par le gel et pourront être affinées plus facilement et enfin la surface irrégulière du sol va engendrer de petits micro-climats qui feront gagner de précieux degrés début février.

Pour ce faire le jardinier amateur se servira, hors motoculteur, du croc à trois ou quatre dents mais son maniement réclame trop de force pour la gent féminine. Pour ces dames et les jardiniers bio il existe aussi un ingénieux outil qui s’appelle la grelinette.
Avec cette fourche verticale (70 cm de large) à deux manches et cinq dents que l’on enfonce dans la terre avec le pied jusqu’à 20 cm de profondeur et dont l’effet de levier soulève avec deux fois moins d’effort une tranche de terre trois fois plus grande que le croc elles peuvent ainsi, sans l’aide de ces messieurs, travailler jusqu’à 100 m² de terrain dans la journée.

Si la saison, avec le temps gris et les jours très courts, incite moins bien que le printemps à cette activité, le jardinier amateur ne doit pas cependant laisser l’occasion, dès qu’une culture se libère et dès que la terre est suffisamment sèche, de la travailler.

Il pourra ainsi facilement mesurer dans quelques mois l’avance qu’il aura prise sur ceux qui vont tout abandonner et ne s’y remettront qu’aux beaux jours.

A l’occasion d’une période de redoux un deuxième passage avec la grelinette permet de maintenir la repousse des mauvaises herbes et de conserver sa souplesse à la terre.

En procédant de la sorte on arrive ainsi dans les petits jardins à échelonner l’effort réclamé et les parties ainsi traitées seront aptes à recevoir les premières cultures dès fin janvier.

En cas d’agrandissement du jardin par défonçage de terrain, plus que jamais les mêmes dates et techniques prévalent.

Jean-Marc