Juin 2014 : les engrais (suite)

• Engrais et amendements

Pour fertiliser notre jardin, nous apportons des amendements aussi bien que des engrais organiques ou minéraux afin de mieux alimenter les plantes cultivées et d’obtenir des rendements optimaux.
 Les engrais organiques sont issus de matières vivantes, animales ou végétales (corne broyée, guano, algues etc.) ; ils sont lentement transformés par la terre et sont plutôt des engrais de fond.
 Quant aux engrais minéraux, ils sont généralement issus de l’industrie chimique, directement assimilables par les végétaux et plus particulièrement utilisés en engrais d’entretien.
 Compost, fumier et terreau sont à la fois des amendements et des engrais.

• Engrais de fond et engrais d’entretien

On peut diviser de façon simple les engrais en deux grandes catégories selon leur rapidité d’action :
 Les engrais de fond ont une action lente et libèrent les nutriments dans le sol de façon progressive ; ils compensent l’appauvrissement de la terre dû aux cultures précédentes et la préparent pour les cultures futures.
 Quant aux engrais d’entretien, ils agissent de manière bien plus rapide. On les utilise pour soutenir la croissance tout au long de la période de végétation, soit pour donner un coup de fouet et apporter rapidement des nutriments remédiant à une carence.

• Différents fertilisants

  Le purin
A l’origine ce terme désignait les déchets liquides produits par les animaux de la ferme. Aujourd’hui on appelle ainsi les préparations liquides obtenues à base de végétaux, comme l’ortie, la consoude, la prêle, la rhubarbe, le sureau et d’autres. On les prépare soi-même ou on les achète tout prêts.

  Le fumier
En récupérer auprès des éleveurs de chevaux est une pratique courante, mais non dénuée d’inconvénients. Frais il est souvent trop agressif pour les plantes du jardin, il faut le laisser se décomposer pendant une année ou même deux. De cette façon on élimine aussi les graines qu’il contient généralement.
Plusieurs animaux de la ferme fournissent également du fumier : les bovins, les moutons, les poules et bien d’autres, mais leur utilisation ne se justifie qu’à partir d’une surface à cultiver d’une certaine taille.
Pour le jardin familial, le choix en produits séchés (granulés) proposé par le commerce spécialisé est largement adapté.

 Le compost
Résultat d’une décomposition de déchets organiques divers, il procure un amendement et un engrais d’excellente qualité pour le jardin potager et le jardin d’agrément.

  Le terreau
Ce substrat de culture comprend généralement des engrais. C’est un mélange de terre végétale et de produits de décomposition (débris végétaux, feuilles...), auquel peuvent être ajoutés toutes sortes d’autres éléments à des fins spécifiques.
On distingue le terreau universel et le terreau horticole. Le premier est généralement un produit bas de gamme, guère à recommander, alors que le terreau horticole, constitué généralement de tourbe, d’engrais, et de fumier composté, sert de substrat à pratiquement toutes les cultures.

 Les cendres de bois
Elles contiennent majoritairement des éléments non organiques basiques et peu de constituants acides. Elles sont riches en magnésium, potasse, calcium et phosphore.
Veillez à une combustion exclusive de bois non traité, non verni, non peint.
Attention au surdosage : pas plus de 50 grammes de cendre de bois par m² de terre.

 Engrais verts
Plusieurs plantes à croissance rapide retiennent les éléments nutritifs du sol : colza, sarrasin, moutarde ou phacélie à feuilles de tanaisie, pour ne citer que les principales.
Elles sont semées presque toute l’année, fauchées avant qu’elles ne montent en graine, séchées au sol puis enfouies.
Lors de leur décomposition, elles constituent un apport important en matière organique ; en outre elles empêchent les mauvaises herbes de proliférer.

 Engrais liquides
Petite mention pour ces produits réservés généralement aux plantes d’intérieur, au potager leur emploi risque de revenir un peu cher.

 Engrais coup de fouet
Intéressant lors d’un manque de vitalité d’un végétal, cet engrais booste rapidement la plante.
A utiliser avec précaution, gare au surdosage.

 Autres éléments constituants des engrais
A côté des trois principales composantes des engrais, à savoir NPK, que nous avons vus en mai, citons aussi le soufre, le magnésium, le calcium, ainsi que les oligo-éléments : le fer, le cuivre, le manganèse, le bore, le zinc et le molybdène.
Ces derniers correspondent à des éléments pour lesquels des carences ont été constatées.
Une de ces carences, fréquente en sol calcaire, est la chlorose ferrique survenant par blocage du fer sous une forme inassimilable. L’eau très calcaire conduit également à ce blocage qui inhibe en plus l’assimilation des engrais.
Les feuilles des plantes atteintes jaunissent et laissent apparaître les nervures plus sombres. Cette chlorose se rencontre sur la vigne, certaines cultures fruitières (fraisiers notamment), les rosiers et tous les végétaux dits « de terre de bruyère ».
Des apports de fer sous forme chelatée (séquestrène) pallient cette carence.

• Fertilisation des arbres et des arbustes

Pour terminer, un conseil pratique : lors de l’épandage d’engrais aux arbres et aux arbustes, ne distribuez pas le produit au tronc, mais à l’aplomb de la ramure.
C’est là, en effet, que se situent les radicelles qui alimentent en premier la plante. Cela est également valable si vous devez arroser les jeunes sujets.

Léon Vesper