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Mars 2014 : Beta vulgaris maritima

mercredi 26 février 2014, par Jean-Marc

Il n’est pas si courant, en cette saison, de se promener et de pouvoir ramasser simultanément de quoi constituer son repas du soir. C’est pourtant le cas dans notre département et ce qui est au menu s’appelle la bette maritime. Encore faut-il bien choisir le lieu de sa balade, car cette plante est assez pointilleuse sur la nature du terrain et de son sous-sol.

Comme son nom l’indique, « Beta vulgaris maritima » ne pousse spontanément que sur les terrains des franges maritimes, exclusivement sableux ou vaseux, des côtes européennes et d’Afrique du nord. Elle est donc présente le long de notre littoral, de la Camargue jusqu’au Pyrénées.
Les sous-sols salés des bordures de nos étangs ne lui font pas peur et il n’en pousse jamais autant que sur les talus qui bordent le canal du Rhône à Sète et on peut la considérer comme une plante bio-indicatrice des terrains sableux aux sous-sol salés.

La bette maritime qui fait partie de la famille des Chénopodiacées porte aussi les noms de poirée maritime et de betterave sauvage non sans raison car toutes les variétés de blettes, mais aussi de betteraves cultivées, ont été sélectionnées à partir de cette espèce sauvage.
La paternité avec nos côtes de poirées est assez évidente au niveau des feuilles, mais pour les betteraves elle provient de la grosse racine de la bette qui a une certaine ressemblance avec celle de la betterave sucrière voire fourragère.

C’est une plante vivace à bisannuelle qui forme une touffe de feuilles plus ou moins nombreuses à partir de l’âge d’une racine pivot. Ces feuilles ressemblent à celles de la côte de poirée tout en étant plus brillantes avec une texture plus grasse et possèdent un long et étroit pétiole en gouttière.

La saison de cueillette peut commencer à la fin de l’automne, s’il est pluvieux, dure tout l’hiver entre deux périodes froides et se poursuit au début du printemps jusqu’à ce que la plante monte à graines en juin.

Très nombreuses, verdâtres et discrètes ces fleurs donneront à la fin de l’été autant de graines de type glomérules. Inutile en les semant de vouloir installer cet intéressant légume dans son potager car, sans son terrain particulier de prédilection, la bette maritime périclite rapidement et ne passe pas le cap de la deuxième année.

On cueille les feuilles au fur et à mesure de la pousse pour leur saveur à la fois acidulée et sucrée. Les plus jeunes pourront être consommées crues, les autres cuites en les préparant à la façon des épinards.
La racine de la plante, à la chair blanche et sucrée, se consomme également à condition de récolter celle de l’année et de la consommer rapidement. Sur les sujets âgées de 3 à 4 ans, elle peut atteindre plusieurs kilos mais devient alors assez dure.

Sur le plan des vertus nutritives, ces feuilles sont riches en calcium, fer, magnésium, potassium et sodium. Elles contiennent aussi des vitamines A, B1, B2, C, PP, ainsi que de l’iode nécessaire au bon fonctionnement de la thyroïde. Elles sont réputées également pour régénérer les cellules du foie et favoriser ainsi le bon métabolisme des matières grasses.

Mais attention en bon membre de la famille des Chénopodiacées, la bette contient aussi de l’acide oxalique qui devient toxique chez l’homme à partir d’une certaine dose. Et ses feuilles en contiennent de plus en plus au fur et à mesure que la plante monte à graines.
Il est donc conseillé de ne les ramasser que lorsqu’elles sont jeunes au printemps et les personnes souffrant de goutte et de calculs rénaux s’abstiendront d’en consommer. Pour ceux qui seraient tenter de trop en consommer, il faut avoir alors recours à des tisanes de plantes riches en acide salicylique (reine des près, feuilles de saule) qui est l’antidote de l’acide oxalique.


Au début Mars, on peut commencer à planter les pommes de terre de variétés précoces.

Il y a de nombreuses façons d’obtenir des tubercules et en voici une, certes pas très orthodoxe, qui peut séduire tous ceux qui sont fatigués de la pioche.
- Sans toucher à la terre, enlever le maximum d’herbes et s’il y en a trop les coucher sur le sol.
- Recouvrir toute la planche de cartons en les faisant se chevaucher d’au moins 20 cm.
- A l’aide d’un cutter, faire une croix dans le carton et placer par cet orifice le plant de pomme de terre de façon à ce qu’il soit en contact avec la terre.
- Recouvrir le tout d’environ 10 cm de foin ou de paille et arroser.
- Eventuellement remettre plus tard un peu de foin pour éviter que les tubercules ne voient le soleil quand ils seront prêts et arroser de temps en temps s’il fait trop sec.
- Le plant viendra faire ses tubercules entre la couche de cartons et le foin.

Jean-Marc

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