Février 2013 : Campanule raiponce

Avec la fin de l’hiver, l’envie de salade sauvage revient chaque année afin de se purger des excès alimentaires de la morte saison. Tout le monde connaît le pissenlit, excellent en février, mais voici une autre salade sauvage, moins connue et un peu plus difficile à identifier.
Il s’agit de la campanule raiponce (Campanula rapunculus) souvent appelée raiponce et désignée par les anciens sous les termes occitans de rabette, rampocha, reponchon et risponchu.

Elle fait partie des 700 espèces composant la famille des Campanulacées et l’origine de son nom vient du latin campana qui signifie cloches et désigne ses fleurs en forme de clochettes, trait caractéristique de la famille. Rapunculus est lui un diminutif de rave qui indique que cette espèce possède aussi une racine renflée rappelant une petite rave ou navet.

La campanule raiponce croît à l’état naturel dans presque tous les terrains en Europe où on la rencontre dans les prés, en bordure des chemins et aux pieds des vieux murs moussus en pierre sèche.
C’est une plante herbacée bisannuelle d’environ 8 à 10 cm de haut aux feuilles très allongées se prolongeant par un long pétiole. Les campanules poussent souvent en bouquet de plusieurs individus mais chaque plant possède une racine renflée, de couleur blanche, en forme de radis allongé ou de très petit navet. Elles sont souvent fourchues, de grosseur et de longueur variant de 2 à 10 cm.

Pour se perpétuer cette plante, assez discrète pendant sa première année de croissance, développe l’année suivante une tige florifère élancée pouvant atteindre 0,80 m de haut et portant une grappe d’élégantes petites fleurs bleues en forme de clochettes avec leurs cinq pétales soudés. Chacune de ses fleurs produira une capsule contenant des graines très fines (30 000 au gramme).
La campanule raiponce qui est toujours recherchée à l’état sauvage dans le midi et particulièrement dans les Cévennes était autrefois communément cultivée dans les jardins aux XVI et XVII ème siècles avec des variétés améliorées qui produisaient une racine plus développée. Charnues et croquantes elles étaient destinées à être consommées crues, en salade mélangées aux feuilles, ou bien cuites à la manière des carottes.

A défaut de vouloir et de pouvoir en cueillir dans la nature, février et mars sont les deux meilleurs mois pour cela, il est toujours possible d’en cultiver chez soi. On peut acheter par internet des graines de campanules et les semer dans un emplacement mi ombragé. Cette plante est rustique, s’accommode de tous les terrains et ne connaît ni maladies ni parasites.
Comme les graines sont extrêmement fines il faut les mélanger à du sable et semer en rayons espacés de 25 cm en les recouvrant seulement d’un peu de terre et en les plombant. Les radis semés entre les rayons protègent les jeunes plants lors de la levée. Comme la plante est une bisannuelle il ne faut surtout pas semer avant fin avril, début mai au risque de montaison à graines.

 On peut consommer les feuilles quelques mois après le semis mais pour les racines il faut attendre qu’elles soient formées à partir de novembre.
La campanule raiponce a un goût très doux et se marie très bien avec d’autre salades.

Le coin du semis

Aucun hiver ne ressemble au précédent et l’on peut espérer que nous ne connaîtrons pas la même vague de froid qu’en février 2012. Toujours pour les amateurs de salade ce sera le moment de repiquer celles que nous consommerons deux mois plus tard et jusqu’en Mai.

J’achète au marché aux fleurs 18 plants de rougette de Montpellier et 18 plants de batavia brune que je repique sur un carré d’un mètre, préalablement travaillé et fumé. Je repique donc, volontairement serré, en 6 rangées de 6 plants chacune et j’intercale mes variétés sur chaque rangée.
Quelques arceaux, un film plastique jusqu’à mi mars, en aérant un peu s’il fait trop chaud et mes rougettes, bien pommées, seront en premier prêtes à être consommées jusqu’au 15 avril.
Une fois les rougettes coupées, les batavias vont profiter de l’espace laissé libre pour former de grosses salades occupant à elles seules le carré d’origine. Résultat sur un espace restreint, avec peu d’effort pour protéger du froid, j’ai de la salade à consommer de début avril à mi mai.

 On peut semer, première quinzaine, le petit pois. Ne semer à cette date que des variétés hâtives à grain rond. Encore plus intéressant et productif au jardin d’amateur le semis de pois mangetout.

 Pour les semis de tomates, février est encore trop froid et il vaut mieux attendre la première quinzaine de mars.