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Octobre 2012 : Crocus sativus

mercredi 31 octobre 2012, par Jean-Marc

Petite devinette : quelle est la seule plante au monde dont la fleur contient une épice et que l’on peut cultiver chez nous ?
Réponse : Crocus sativus Linnaeus ou crocus à safran.
Je parle bien du seul safran naturel, composé exclusivement du pistil séché de ses fleurs.

Le mystère qui entoure l’apparition de sa merveilleuse floraison automnale a toujours suscité contes et légendes. Ainsi, dans la mythologie grecque, le Dieu Krokos, duquel a été traduit crocus, jouait au lancer de disque avec son ami Hermès, Dieu du commerce. Frappé au front d’une blessure mortelle, son sang fut absorbé par la terre et la féconda. Une petite fleur mauve avec trois stigmates rouge sang apparut. On lui donna son nom, Krokos, et elle symbolise depuis la résurrection et la vie.

Plus prosaïquement, cette plante appartient à la famille des Iridacées et l’étymologie du safran provient du latin « safranum » emprunté à l’arabe « za’faran » terme qui désigne dans cette langue la couleur jaune donnée par l’épice.

Le crocus safran est une plante vivace à bulbe assez gros et, comme beaucoup de plantes de son espèce, ce bulbe passe toute la saison estivale en dormance, sous terre, grâce aux réserves accumulées au printemps.
La floraison et la pousse des feuilles sont simultanées et débutent en septembre sous terre. A partir d’octobre et pendant six semaines, la fleur, sans tige, sort directement à la surface, protégée d’une gaine blanche et entourée d’une dizaine de feuilles.
Ces feuilles se développeront tout l’hiver et auront au printemps un limbe étroit, linéaire, en forme de gouttières de couleur vert foncé. Les plus proches de la fleur seront les plus grandes et pourront atteindre 40 à 50 cm de long. Caduques, une fois séchées, leur base fibreuse formera la tunique du bulbe.
La floraison démarre lentement, début octobre, pour atteindre un pic trois semaines plus tard.
Chaque bulbe peut donner entre 3 et 10 fleurs, dès la deuxième année de plantation.

L’éclosion de chaque fleur est par contre rapide et, dans la journée, la fleur déchire la membrane qui l’entoure pour épanouir ses six tépales mauves. Au centre de chaque fleur, on trouve trois étamines chargées de pollen ainsi qu’un pistil qui se divise en trois stigmates de couleur rouge orangé.
De chaque fleur, récoltée impérativement le matin juste après l’évaporation de la rosée par les premiers rayons du soleil, ce sont ces trois stigmates, long chacun d’environ 3 cm, qui seront prélevés manuellement, à la pince à épiler, puis séchés pour donner le safran.

Il faut compter 150 fleurs pour obtenir 1 gramme de safran séché et donc 150 000 fleurs pour 1 kg.
De la cueillette des fleurs, au ras du sol, à l’émondage manuel, puis au séchage, le travail du safranier est fatigant, peu rentable et fastidieux et explique la rareté du produit et son prix au kilo qui égale celui du lingot d’or (35 000 €) et lui vaut son surnom « d’or rouge ».

Comme il y a beaucoup à dire encore sur le safran, nous verrons le mois prochain l’étape du séchage, sa culture, ses propriétés et ses recettes.


Le coin du semis

Le jardin va entrer peu à peu en hibernation et aucun semis n’est conseillé ce mois-ci sauf pour la salade. Ceux qui n’ont pas pu semer de mâche à grosses graines peuvent encore se rattraper en semant, durant la première quinzaine, les variétés à petites graines très résistantes au froid et qui se consomment jusqu’au début du printemps : coquille de Louviers, mâche verte de Cambrai, etc...

Par ailleurs, beaucoup de jardiniers et j’en fais partie, semblent avoir subi, cette année, de sérieux problèmes sanitaires avec leur culture de tomates qui ont séché prématurément et subitement.
Je compte donc dans cette rubrique aborder ce problème au mois de décembre.

Mais, pour étayer mes propos et faire en quelque sorte une petite étude épidémiologique, j’ai besoin de connaître les avatars et, particulièrement, les succès de vos cultures.

Tous les jardiniers qui lisent cette rubrique et ont cultivé cette année des tomates peuvent me faire parvenir jusqu’au 15 novembre, à l’adresse e-mail suivante : jlapierre sfr.fr le bilan de leur plantation comportant au moins les cinq renseignements suivants :
Nom, code postal du lieu de plantation, variété de tomates plantées, présence ou pas du dessèchement précoce des feuilles (à partir de mi-juillet) et traitement entrepris, avant ou après l’apparition, pour l’éviter avec succès ou pas.

Jean-Marc

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