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Mai 2012 : l’asphodèle

mardi 1er mai 2012, par Jean-Marc

Difficile au printemps en se promenant dans la garrigue de ne pas remarquer une plante aux feuilles de jacinthe (normal il s’agit de la même famille) dont la longue hampe va fleurir de manière échelonnée jusqu’aux premières chaleurs. Vous l’avez tous reconnu il s’agit de l’asphodèle.

Mais parmi les 17 espèces et sous espèces, qui ne poussent pas toutes d’ailleurs en France comme par exemple l’asphodèle jaune, quelle est donc celle qui semble mettre un point d’honneur à égayer les parties les plus arides et ingrates de nos garrigues languedociennes ?
Ce n’est pas l’asphodèle blanc (Asphodelus albus) dont la hampe florale est très peu ramifiée et sur laquelle les fleurs forment une grappe serrée. Son aire de répartition englobe une large partie ouest et sud ouest de l’hexagone et avec ses sous variétés il peut croître dans les prairies ou jusqu’à 2000 m dans les Alpes ou les Pyrénées.
C’est encore moins l’asphodèle fistuleux aux fleurs elles très espacées, aux fruits brun rouges très gros par rapport à la tige, tige creuse alors que chez les autres variétés elle est pleine et aux racines sans tubercules.
Ce n’est pas non plus l’asphodèle rameux même si les deux variétés ont de fortes ressemblances mais cette dernière se distingue de la nôtre par une hampe très ramifiée et des fruits plus petits. Bien que l’asphodèle rameux soit plutôt une variété méditerranéenne, elle marque une nette affinité pour les sols acides ou schisteux et elle est très commune par exemple de Banyuls à Port Bou.

Il s’agit donc de l’asphodèle cerise ou porte cerise (Asphodelus cerasiferus) abondant dans le Gard et l’Hérault à la hampe un peu ramifiée, aux fleurs un peu moins nombreuses que l’asphodèle blanc et aux fruits globuleux.
L’asphodèle cerise est une lilliacée de très grande taille et sa tige peut atteindre la hauteur d’un mètre cinquante. Il sort très tôt de terre en faisant d’abord apparaître ses feuilles d’un beau vert brillant, lancéolées et qui lui ont valu son appellation d’origine grecque. Apparaît ensuite du centre de la touffe de feuilles une tige drue, de fort diamètre, en forme d’asperge couronnée d’un bouton marron qui va se strier de noir et de blanc. Cette tige va se déployer jusqu’à sa hauteur maximale, au détriment des feuilles qui vont peu à peu s’étaler au sol.

La floraison commence alors par le bouton du bas de la tige et se poursuit pendant un mois jusqu’au complet déploiement, les premières fleurs se fanant au fur et à mesure que les autres s’ouvrent.
Début juin marque chez nous la fin de la floraison et la formation des fruits de la taille d’une cerise d’abord verts puis à mesure que la tige sèche beiges. Ils sont remplis de graines en forme de disques que la plante libère quand les capsules une fois sèches s’ouvrent.

Particulièrement adaptée à son environnement, la plante va se mettre au repos et subsister à la sècheresse estivale, à la chaleur et aux incendies par une vie souterraine en puisant dans les réserves emmagasinées dans ses nombreux tubercules enterrés jusqu’à 20 cm sous la surface du sol.
Ces mêmes tubercules donneront naissance dès la fin de l’hiver suivant à un bouquet de feuilles pour un nouveau cycle annuel.

En raison de son abondance dans la nature l’asphodèle n’a jamais fait l’objet de culture mais il a été consommé par les Romains et les Grecs qui faisaient cuire ses tubercules sous la cendre.
Plus récemment en Languedoc Roussillon ils ont servi de nourriture pendant la seconde guerre mondiale. Les tubercules de l’année plus tendres mettent cependant longtemps à cuire et leur goût et leur texture ne sont pas des plus agréables.
Toutes les variétés d’asphodèles sont comestibles et une autre façon d’en consommer est de cueillir, très tôt en saison, la tige qui sort à peine du bouquet et de la faire cuire à la manière des asperges. Le goût est alors sucré et la saveur agréable.

Le coin du semis

« Avril pluvieux fait mai joyeux » et quoi qu’il en soit on peut tout semer en mai.

Mais attention à la variété surtout pour les semis de salades, salades qui arriveront à maturité en juillet et qui montent systématiquement à graines si elles ne sont pas adaptées à la chaleur.
- Bien regarder au dos de votre paquet « variété lente à monter à graine ou adaptée à la chaleur ».
- La Têtue de Nîmes est une laitue grasse la mieux adaptée au fort ensoleillement de juillet.

- Pour les haricots, il vaut mieux semer en mai et juin les variétés nains et terminer les semis, début juillet, avec les grimpants que l’on aura moins longtemps et abondamment à arroser, haricots à semer loin des poireaux et surtout des oignons qui ne s’apprécient guère entre eux.

Jean-Marc

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