Hortus
Accueil > Le Jardin d’Hortus > Janvier 2012 : le crosne du Japon

Janvier 2012 : le crosne du Japon

vendredi 6 janvier 2012

L’an dernier, à cette même date, j’entamais une série consacrée aux fruits et légumes oubliés en commençant par deux articles sur le topinambour.
En conclusion, j’invitais tous les lecteurs à s’essayer à sa culture et à bien vouloir noter, au moment de la récolte, leurs échecs ou leurs succès.

Pour tous ceux qui ont bien voulu suivre ma proposition, l’heure est venue de faire le bilan de cette opération et je remercie d’avance ceux qui me feront parvenir les annotations qu’ils ont relevées.
Bien me préciser : nom du jardinier, date de plantation et de récolte, hauteur des tiges, poids et nombre des tubercules récoltés, arrosage ou pas, emplacement de la culture (ombre ou soleil) et difficultés éventuelles rencontrées.
Toutes ces données sont à me faire parvenir par simple message à mon adresse e-mail : jlapierre sfr.fr ou à l’adresse d’Hortus qui me les transmettra jusqu’au 31 janvier 2012.
Une synthèse en sera faite dans le conseil de Mars 2012.

Ce mois-ci, nous allons nous intéresser à un autre tubercule plus petit et apparemment moins connu que le topinambour. Le crosne du Japon (Stachys affinis) appartient à la famille des Labiacées. C’est une plante vivace d’environ 40 cm de haut, dont la tige est carrée et couverte de poils sur ses angles.
Dans le sol, elle produit de très nombreux et fins rhizomes se terminant par un petit tubercule oblong de couleur blanche, d’une longueur comprise entre 3 et 5 cm, qui est formé d’une succession d’anneaux charnus.

D’origine extrême orientale (Chine septentrionale, Corée) ce légume s’appelle au Japon, pays où il est très cultivé, « choro-gi ». L’appellation française de crosne du Japon (on l’appelle aussi épiaire à chapelet) lui vient tout simplement du nom de la ville de Crosne, dans le département de l’Essonne, où sa culture a été pratiquée la première fois en 1882 par deux introducteurs de plantes exotiques.
Sous nos climats les crosnes ne fleurissent que rarement et ne produisent donc pas de graines.

Le seul moyen de les multiplier se fait par les tubercules mais ces derniers, une fois lavés et à l’air, se conservent mal. Il convient donc de les acheter au moment de les mettre en terre ou de les conserver en jauge dans du sable ou de la tourbe maintenue humide.
Ils sont mis en terre et en place de mars à avril, en poquet de 3 ou 4 tubercules, à 8 cm de profondeur et espacés de 40 cm sur la ligne et entre les rangs. Il faut les arroser en été en période de sècheresse et un léger buttage en septembre au moment où se forment les tubercules facilite la récolte.

Celle-ci peut intervenir 8 mois après la plantation, lorsque la tige est sèche et peut durer tout l’hiver car c’est en terre que les crosnes se conservent le mieux. Cette plante vient dans tous les terrains à condition qu’ils ne soient pas trop humides mais elle préfère les terres légères et aérées. Elle est aussi extrêmement rustique, ne connaissant ni maladie ni parasite.

Il est fastidieux et pas nécessaire de peler les crosnes pour les consommer. Il suffit de les frotter ensemble dans un linge si l’on désire enlever leur pellicule ce qui n’est même pas conseillé.
Ce légume à la chair tendre et peu consistante peut s’accommoder comme les salsifis ou les pommes de terre. Mais pour exalter sa saveur très fine il doit être cuit à feu vif et pas trop longtemps.
Prévoir 10 minutes à la poêle ou dans l’eau et 15 minutes à la vapeur. Trop cuit, il se ramollit et devient moins agréable.

Janvier est le mois où l’on voit le plus de crosnes sur les étals des commerçants, alors maintenant que vous avez lu cet article, osez un achat et vous ne le regretterez pas.

Certains d’entre vous m’ont fait part de leur souhait de voir rappeler dans cette rubrique et en forme de mémo la liste des plantes à semer ou planter du mois.
Janvier est un mois creux, mais c’est celui où il faut mettre dans le midi les variétés hâtives de petits pois, uniquement celles à grains ridés et culture plus intéressante, en volume récolté, le pois mangetout.
Le semis se fait en fin janvier hors période de grands froids.
Pour la salade, toujours fin janvier et sous abri cette fois, il faut repiquer la rougette de Montpellier intercalée avec la batavia brune (voir dans les conseils du jardinier la rubrique : des salades toutes l’année, janvier 2008)

Jean-Marc

Creative Commons License | SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0