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Aout 2011 : l’amélanchier

dimanche 31 juillet 2011, par Jean-Marc

Dans la catégorie des arbustes sauvages produisant des baies comestibles, nous allons parler des amélanchiers et plus précisément de l’espèce indigène à l’Europe méridionale.
Amélanchier ovalis vulgaris est en effet la seule espèce du genre qui soit adaptée aux terrains calcaires et que l’on rencontre donc dans le midi de la France.
Toutes les autres espèces, bien que très rustiques, sont plutôt des plantes acidophiles et amélanchier canadensis peut même pousser dans les terres marécageuses.

L’origine du mot amélanchier vient du dialecte provençal « amélanquier » et les baies qu’il produit étaient nommées « amélanco ». L’épithète ovalis sert à désigner la forme ovale de ses feuilles, quant au terme vulgaris, il signifie qu’il est très commun et qu’on le rencontre fréquemment sur les pentes de nos montagnes. Il couvre entre autres, par exemple, la plupart des éboulis pierreux des pentes du Cirque de Navacelles ainsi que celles des Gorges de la Vis.

Le genre Amélanchier est composé d’arbres rustiques, à croissance très lente, originaire d’Amérique du Nord et appartenant à la famille des Rosacées. Il comprend 26 espèces dont la plus connue est l’amélanchier du Canada, surtout cultivé pour sa floraison en avril et les couleurs pourpres ou orangées de son feuillage à l’automne, arbre pouvant atteindre une hauteur de cinq mètres une fois adulte.

L’amélanchier ovalis est à côté un gros buisson et au mieux un arbrisseau moitié moins grand, aux rameaux grêles et avec un feuillage peu fourni. Ses feuilles, caduques, alternes, sont recouvertes à la naissance d’un duvet blanc laineux qu’elles vont perdre au cours de leur développement

La floraison assez brève, elle dure une dizaine de jours, devient spectaculaire à la fois par le nombre, la blancheur des fleurs et le léger parfum de vanille qu’elles exhalent. Les grappes de fleurs sont disposées aux sommets des rameaux et forment une corymbe de 4 à 8 sujets qui donneront naissance à autant de petits fruits globuleux, bleu foncé, appelés amélanches, prêts à être cueillis dès le mois d’août.

Bien qu’elles ne soient guère plus grosses qu’une myrtille et renferment des pépins, ces baies sont loin d’être négligeables car elles sont riches en glucides, tendres, juteuses, très nutritives, juste à maturité et l’on peut donc les ramasser pour en faire crues des salades de fruits ou bien cuites, des compotes, à condition de s’être défait des pépins en les faisant bouillir dans l’eau et en les passant ensuite au moulin à légumes.
En séchant sur la plante, si les oiseaux les ont oubliées, elles prennent un goût sucré qui rappelle celui des raisins secs.

Dans les Cévennes les rameaux de l’amélanchier servaient à fabriquer des balais et l’on faisait en Languedoc des cannes de son tronc.

De part sa présence naturelle et la faible production de l’espèce, amélanchier ovalis n’a jamais fait l’objet de cultures importantes en France et si on le rencontre dans les parcs et jardins c’est plutôt comme arbuste d’ornement que comme arbre fruitier.

Tel n’est pas le cas sur sa terre d’origine, les grandes plaines de l’ouest Canadien, où les fruits des 16 espèces nord-américaines ont servi de complément alimentaire aux indiens Sioux pour pouvoir affronter la mauvaise saison. Pour cela, ils récoltaient les baies, les pressaient en masses qu’ils faisaient sécher au soleil ou à la chaleur d’un feu. Une fois sèches, ces galettes étaient consommées tout au long de l’hiver.

Au Canada, unique producteur d’amélanches, les baies s’appellent « saskatoon » et ont même donné ce nom à une ville. Des vergers d’amélanchiers, aux fruits un peu plus gros et colorés que notre amélanche, sont actuellement plantés qui ont fait passer la production de 1000 tonnes de fruits en 2004 à 3000 tonnes en 2007.

Si vous souhaitez avoir dans votre jardin un amélanchier ovalis, le meilleur moyen est de prélever dans la nature un des nombreux rejets de la plante mère en pratiquant cette opération au mois de novembre.

Jean-Marc

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