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Mai 2011 : centranthe rouge

dimanche 1er mai 2011, par Jean-Marc

Sortie discrètement, fin mars, du pied des tiges séchées de l’année précédente, cette plante vivace herbacée terminera sa croissance en mai par une belle touffe de 50 à 80 cm de haut et son cycle de vie par une longue floraison perdurant jusqu’au début de l’été.
Il s’agit du centranthe rouge également appelé valériane rouge, valériane des jardins, barbe de jupiter mais surtout plus connu sous le nom de lilas d’Espagne.

Du nom scientifique de centranthus elle appartient à la famille des valerianacées mais, hormis la ressemblance de ses inflorescences et ses mêmes origines du sud de l’Europe, elle n’a botaniquement rien à voir avec notre odorant lilas qui appartient lui à celle des oléacées.
L’étymologie du nom de cette plante vient du grec kentron qui signifie éperon et anthos (fleur) en allusion à ces dernières qui sont munies d’un petit éperon.

D’un pied de centranthe vont sortir une dizaine de tiges d’abord étalées puis se redressant et portant des feuilles opposées charnues et lancéolées d’un vert glauque à bleuté. Les feuilles au bas de la tige possèdent un pétiole puis celles qui viennent au-dessus le perdent progressivement pour devenir engainantes vers son sommet. A la cime les petites fleurs rouges sont groupées pour former une inflorescence décorative et légèrement parfumée. A noter qu’il est possible de prolonger la floraison de la plante si l’on prend soin de supprimer les hampes florales les plus hautes dès qu’elles ont fleuri.

On trouve le centranthe à l’état spontané dans le sud de la France dans tous les terrains calcaires, bien drainés, chauds, secs et ingrats. Mais les terrains de prédilection de cette plante sont les vieux murs ensoleillés et les rocailles arides.
Pour s’en convaincre il n’y a qu’à voir, chez nous, comment elle a colonisé, en quelques années seulement, les éboulis stériles laissés dans les parois des falaises par le chantier de l’autoroute A 750 à l’aplomb de St Paul et Valmalle au point d’en faire, dès la mi-mai, sur le côté droit dans le sens Montpellier-Millau, une véritable falaise fleurie sur plus d’un kilomètre. Par son extrême rusticité elle est donc la plante idéale pour les jardins secs et de rocailles d’autant qu’on ne lui connaît pas de parasites ni de maladies.

On obtient des pieds de centranthe en mettant en terre, hors période végétative, des éclats de racines ou en les semant. Les graines, elles, sont semées en place au printemps mais attention cette plante peut devenir envahissante. Le genre centrathus comprend une dizaine d’espèces dont une variété à fleurs blanches centrathus alba et une très rouge qui peuvent constituer un intéressant mélange.

- Sans avoir les qualités gustatives et diététiques de sa cousine Valeriana olitora plus connue sous le nom de mâche, le centranthe est également comestible et a été consommé couramment au début du siècle dernier. Les jeunes pousses étaient cueillies au printemps et pour faire disparaître leur amertume étaient mise à bouillir dans deux eaux puis consommées comme des épinards.
De nos jours cette plante est considérée comme purement ornementale.

Jean-Marc

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