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Janvier 2010 : le compost - 4

jeudi 7 janvier 2010, par Jean-Marc

Nous avions laissé, le mois dernier, notre tas de compost fraîchement constitué en train de dégager une chaleur de nature à ramollir les végétaux les plus durs et les plus ligneux qui le composent.

Nous le retrouvons après ces trente jours ayant perdu, sous l’effet du tassement, la moitié de sa hauteur initiale. Il est toujours possible de produire un bon compost sans faire s’élever sa température interne mais le processus sera dans ce cas beaucoup plus long surtout s’il s’agit du tas automnal qui va devoir affronter une température moyenne beaucoup plus basse tout au long des cinq ou six mois que dure sa maturation. Cette chaleur, à peine dissipée, aura aussi comme effet d’attirer toute une faune qui va participer à son évolution. Au sommet de la pyramide se trouvent les acteurs les plus gros avec les vers de terre ou plutôt les vers de terreau du nom scientifique « d’Esenia Foëtida », très beaux vers de couleur rouge, d’environ
5 à 10 cm et bien connus des pêcheurs de truites.

Véritables inspecteurs du tas leur présence traduit un mélange réussi et si votre tas n’en regorge pas cela peut signifier soit un emplacement trop récent soit un milieu trop acide comportant par exemple trop d’aiguilles de pin. A la recherche des éléments nutritifs ces vers qui vivent, à la différence des lombrics, en véritables colonies vont par une incessante activité triturer les végétaux les plus grossiers et favoriser à leur tour, par leurs nombreuses galeries, les conditions d’aération nécessaires à la faune microscopique pour terminer le travail.

Lorsque notre tas de végétaux, au bout de quelques mois, sera presque devenu du terreau et qu’il n’y aura plus rien de consommable pour ces vers ils vont peu à peu disparaître en allant se mettre en touche aux abords du tas et, si l’emplacement ne se dessèche pas trop en été, attendre une nouvelle confection de matières végétales pour réapparaître.

Notre tas pourrait rester tel qu’il a été monté le mois dernier mais pour hâter et mener à bien sa transformation il reste, à ce stade, une opération indispensable c’est le “recoupage”. Celle-ci consiste, muni de la fourche, à le démonter juste à côté pour bien en mélanger les différentes couches et à le remonter aussitôt. On profitera du démontage du tas pour, avant de le remonter sur le même emplacement, loger au milieu de sa base un fagot constitué d’une trentaine de roseaux ou de tiges d’arbre et débordant sur les côtés afin de créer une circulation d’air. Une fois remonté le tas sera à nouveau muni de sa couverture de paille et d’herbes et protégé des grosses pluies ou des grands froids par une feuille de plastique.

Ainsi traités nos végétaux bruts mis en tas début décembre donneront un compost assez grossier vers fin avril qui pourra être apporté, uniquement en surface, sur les planches de tomates, de courgettes ou de pommes de terre. Il faudra patienter deux mois de plus si l’on préfère un véritable produit fini c’est à dire un compost que l’on passera sans problème au tamis (maille de 1 cm), les éléments retenus par la grille repartant dans le tas à venir. En attendant son utilisation future l’excédent de compost sera stocké toujours à l’abri des ardeurs du soleil.

La fabrication du compost relève de techniques précises mais de méthodes diverses.

De manière à permettre aux débutants de réaliser un premier compost avant l’hiver les deux articles précédents ont surtout décrit la technique avec la méthode en cordon de loin la moins facile dans le maniement de la fourche et la constitution des côtés. Aussi pour être exhaustif il convient de citer les possibilités d’arriver à un résultat identique avec la méthode du compostage en couloir dans laquelle on peut s’aider de parois latérales pour maintenir les végétaux. Ces parois peuvent être fixes, en briques ou parpaings espacés (peu recommandés pour la circulation d’air), en planches espacées d’un rang ou d’un cadre sur lequel est placé un grillage rigide. Elles peuvent être aussi mobiles, constituées de planches ou de grillage et pour ceux qui disposent de beaucoup de place de ballots de paille. Enfin dans le même esprit de parois de soutien on peut citer l’originale méthode du compostage en récipients circulaires constituée par une plaque de plastique ondulée de deux mètres sur un, roulé en cylindre, puis attachée, collée et percée de nombreux trous pour l’aération.

Tous les possesseurs de jardin qui ne pratiquent pas le compostage mais qui sont désireux de s’y essayer doivent savoir, en échange du temps et de l’énergie consacrés à cette activité et en suivant la technique décrite depuis le mois de Novembre, qu’ils seront largement compensés en obtenant, plus qu’ils ne pensent, un produit de haute activité bactérienne qui sera la clef de la fertilité de leur sol et de la santé de leurs plantes. Cette technique ne sera jamais une science exacte cependant le débutant qui prend soin d’en bien comprendre son mécanisme trouvera rapidement, en fonction de ses possibilités de surface et d’environnement la méthode qui lui donnera le plus de satisfaction.

Jean-Marc

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