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Décembre 2010 : des fruits et légumes oubliés

dimanche 12 décembre 2010, par Jean-Marc

Depuis deux ans, tout au long des précédents conseils du jardinier, nous avons vu dans cette chronique comment procéder pour redonner à la terre de nos jardins la fertilité qui lui fait si souvent défaut et comment s’organiser, en fonction du calendrier, pour pouvoir exécuter toutes les tâches réclamées par le bon entretien d’un potager.

Sans être évidemment exhaustifs, nous avons vu comment faire soi-même son compost, travailler son sol et le protéger, apporter les amendements, ainsi que les moyens pour combattre les parasites et faire face aux maladies.
Autant de conseils qui ont été excellemment classés sur le site internet d’Hortus et constituent pour les adhérents une base de données facilement accessible.

Ainsi, maintenant que nous voilà mieux familiarisés avec la technique d’amélioration du sol et que nous avons fait en quelque sorte le tour du sujet, pourquoi ne pas revenir à ce qui est la finalité quand on cultive son potager, c’est à dire la connaissance et la culture des végétaux.

Et, pour sortir des sentiers battus, je vous propose, dans les conseils du jardinier à venir, une série d’articles sur des fruits ou des légumes désormais oubliés, cultivés ou sauvages, et qui ont fait l’objet de productions importantes ou que l’on peut trouver encore à l’état naturel dans nos contrées.

En effet, la perte de la bio diversité est devenue un véritable problème sous les effets conjugués d’une urbanisation galopante et surtout la pression de grands semenciers avec cinq multinationales qui se partagent les 75% du juteux marché des semences potagères.

Par exemple, pour la France, depuis le 18 mai 1981, toutes les variétés de semences commercialisées doivent être inscrites au catalogue national tenu par le Ministère de l’Agriculture.
Pour y faire entrer une variété, il faut en prouver la distinction, l’homogénéité, la stabilité et payer une redevance importante. Or les variétés anciennes ne sont ni homogènes, ni stables, ce qui en fait leur intérêt même et elles sont tellement nombreuses que les sommes à débourser pour les faire inscrire deviendraient colossales.
Cette loi scélérate, sous prétexte de protéger, bâillonne donc les plus petits et leur diversité pour faire le jeu des plus grands qui peuvent ainsi prendre les peuples en otage.

Malgré l’abondance des étals des supermarchés, les apparences sont trompeuses quand on réfléchit au nombre de fruits et légumes qui sont à notre disposition tout au long de l’année.
Tout au plus une soixantaine dont presque la moitié ne sont consommés qu’irrégulièrement.

Par comparaison, même s’ils n’étaient pas présents sur les étals des commerçants de l’époque, c’est presque trois fois plus de variétés de végétaux alimentaires sur lesquels on pouvait compter, dans notre pays, au siècle dernier. La perte est donc importante et les causes sont connues.

Avant la première guerre, la culture ne représentait pas la seule manière de trouver sa subsistance et les paysans d’alors la complétaient par la cueillette. Cette activité qui impliquait un rapport étroit avec la nature et la connaissance du milieu n’a cessé de décroître avec l’exode rural pour arriver au nombre restreint de végétaux que nous connaissons aujourd’hui.

D’autre part, la pression de l’homme sur son environnement est telle qu’à l’heure actuelle les organismes vivants disparaissent à un rythme très supérieur à ce qui serait le cas si seule prévalait la dynamique de l’évolution naturelle.
L’érosion des ressources phytogénétiques (c’est à dire la diminution des possibilités d’utiliser des végétaux du fait de la disparition des espèces) est donc un phénomène grave qui se propage de façon alarmante dans le monde. Et les végétaux qui disparaissent sont précieux à plus d’un titre en commençant par leur valeur culturelle.

C’est pour cela que nous allons nous intéresser désormais dans cette chronique à découvrir ces légumes oubliés en commençant, le mois prochain, par un tubercule encore un peu cultivé de nos jours, totalement inconnu des plus jeunes et qui rappellera surtout des souvenirs à tous ceux qui sont nés avant la deuxième guerre mondiale.

Jean-Marc

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