Mai 2010 : les associations de légumes

Il en est pour les plantes en général et les légumes en particulier comme pour les humains. Certains sont ennemis jurés, d’autres sont indifférents entre eux ou bien s’entendent à merveille. Les associer pour qu’ils s’aident mutuellement est une pratique connue de tous les vieux jardiniers.

Cette manière de procéder présente en effet de multiples avantages.
Certaines plantes, pour des raisons encore mal connues, ont un effet bénéfique sur d’autres et favorisent leur croissance. D’autres, par leur odeur, éloignent certains parasites et se protègent ainsi mutuellement de leurs attaques.

L’association de deux légumes à système radiculaire différent permet une complète utilisation du sol et, en associant une plante à croissance rapide avec une autre à croissance lente, on gagne de la place, du temps et on réduit d’autant le travail de préparation et d’entretien du sol.

Si les légumes sont influencés par leur compagnon et même leur voisin de planche, ils le sont également par les précédents culturaux et, notamment, par les exsudats des racines que les légumes qui ont poussé avant ont laissés dans le sol. Bien que le plan d’assolement dans les petits jardins soit moins rigide qu’en grande culture car la terre y est plus riche en humus, il faut essayer d’éviter de faire revenir chaque année, à la même place, le même légume (hormis les pommes de terre). En cours d’année, il vaut mieux aussi éviter de faire revenir sur la même planche des légumes ayant les mêmes parties consommables : feuilles suivies de feuilles, racines suivies de racines etc.

Voici donc une liste de légumes et le délai qu’il faudrait théoriquement attendre pour les replanter au même endroit :
 Tous les 2 ans : courges, courgettes, concombres, haricots, salades.
 Tous les 3 ans : aubergines, betteraves, carottes, cèleris, poivrons, tomates.
 Tous les 4 ans : fèves et pois.
 Tous les 5 ans : choux, navets, radis.
 Tous les 7 ans : ail, oignons, poireaux, melons.

Pour en revenir aux associations de légumes, celles-ci peuvent se faire en semant simultanément les graines :

Le cas le plus fréquent est le semis carottes et radis : on commence par semer à la volée et très clair les radis et tout de suite après en lignes les carottes. On peut aussi semer, en lignes espacées de 25 cm, un mélange de graines de radis et de carottes.

On peut aussi et surtout associer plusieurs légumes en les repiquant.
On sèmera par exemple des carottes espacées en lignes au milieu desquelles on repiquera une rangée de laitue. Autre exemple avec les carottes, qui sont de bonnes élèves et ne sont influencées négativement que par les betteraves, toujours semées en lignes entre lesquelles on repique une rangée d’oignons ou de poireaux.
Cette association est bien connue car l’odeur des éthers distillés par chacun de ces trois légumes font fuir la mouche spécifique des deux autres.

Association intéressante aussi : des choux, mis en place à l’écartement normal entre lesquels on repique des salades, ou des tomates aux pieds desquelles on sèmera à la mi-septembre de la mâche à grosse graine. La tomate a fini de développer son système racinaire mais reste encore en place jusqu’aux premières gelées, alors que la mâche se satisfait pleinement du sol tassé par les arrosages pour germer et croître à l’ombre de la rangée.

Plutôt qu’un imposant tableau sur les associations favorables et défavorables, j’ai préféré, car plus facile à retenir, ne dresser qu’une seule liste des plantes qui sont franchement ennemies :

 Ail : ennemi haricot, pois
 Aubergine : ennemi pomme de terre
 Courge et citrouille : ennemi pomme de terre et tous les choux
 Fève et haricot : ennemi ail, oignon, poireau, fenouil
 Petit pois : ennemi ail, oignon, poireau, ciboulette
 Persil : ennemi chou, haricot, laitue
 Radis : ennemi pomme de terre
 Tomate : ennemi maïs, pomme de terre, fenouil, tous les choux

Jean-Marc