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Avril 2010 : la fertilisation biologique

mercredi 31 mars 2010, par Jean-Marc

Il n’y a pas de date limite pour préparer la terre de son jardin et l’amender pour la saison qui vient, mais ceux qui s’en préoccupent assez tard au printemps retardent forcément le temps de la récolte.

Voici donc, à l’intention de tous ceux à qui ces différentes opérations pourraient paraître complexes, de ceux que la météo a conduit jusqu’à présent au repos forcé et de tous les autres qui, peut-être en croyant bien faire, s’apercevront qu’ils ont commis une erreur, un petit résumé des pratiques et des principes concernant la fertilisation biologique des petits jardins d’amateurs.

La fertilisation pratiquée au jardin familial a pour but de nourrir les êtres vivants du sol qui, à leur tour, nourrissent les plantes en fabriquant l’humus. Ces micro-organismes consomment principalement des matières organiques et secondairement des matières minérales. Il paraît donc logique que des apports de matières organiques animales (en clair du fumier) soient presque indispensables à l’entretien de la fertilité du sol. Ils n’ont pas besoin d’être importants mais ils constituent un levain de fermentation qui permet une meilleure décomposition des matières végétales.
Cependant le fumier frais ou ancien mais mal stocké (c’est à dire empilé et sans circulation d’air) empêche la germination des graines et il est toxique pour les racines. C’est la raison pour laquelle on ne voit jamais de mauvaises herbes sur un tas de fumier malgré la présence de nombreuses graines en son sein. Seules quelques plantes de la famille des cucurbitacées font exception et peuvent germer sur du fumier frais.

Comment solutionner cette contradiction ?

- Premier principe :
La matière organique fraîche ne doit jamais être enfouie en profondeur dans le sol.
Si le fumier est de mauvaise qualité, soit on le compostera en tas, soit on le laissera en couverture jusqu’à ce qu’il soit suffisamment décomposé. S’il est meilleur, c’est-à-dire non pailleux, on peut l’incorporer au sol mais en deux ou trois fois et jamais directement à grande profondeur.

- Deuxième principe :
Les apports organiques doivent être aussi variés que possible et ne doivent pas être excessifs. Plusieurs petits apports échelonnés dans la saison (fumier au printemps puis compost en cours de saison) sont préférables à un apport massif. Un apport excessif, même en surface, de matière organique insuffisamment décomposée aura un effet défavorable à court terme.

- Troisième principe :
Les apports minéraux ne sont que le complément des apports organiques.
Ils sont inefficaces si le sol n’a pas une activité biologique suffisante.
L’objectif du jardinier biologique doit être de travailler le sol le moins possible.
Cela ne veut pas dire que l’on peut ensemencer un sol dur et compact. Mais en jardinage biologique, le sol ne devrait jamais être dur ou compact. Les meilleurs laboureurs sont les racines des plantes, les vers et tous les êtres vivants du sol. A nous de savoir les faire travailler.
La terre de nos jardins doit finir par ressembler à du terreau et le terreau reste toujours meuble. Mais on n’arrive pas à ce résultat du jour au lendemain et, en attendant, il faut bien ameublir à la main ou à la machine.
Le principe est simple : il faut aérer la terre le plus profondément possible et ameublir la couche arable sur une profondeur de 20 cm, sans mélanger les couches du sol et surtout sans ramener en surface les couches profondes tout en enfouissant à la place les couches superficielles, comme on le fait souvent avec la bêche ou la charrue.
Il ne faut jamais travailler un sol, ni même marcher dessus, lorsqu’il est humide, c’est à dire lorsqu’il colle aux outils et aux chaussures et qu’il s’enfonce sous le pied. Moins on y marche et surtout moins on passe dessus avec des engins lourds, mieux il se porte.
Vous pouvez fertiliser votre sol de la meilleure façon possible, mais si vous le travaillez mal, toute votre peine sera perdue.

- Dernier grand principe :
Le sol ne doit jamais rester à nu. Autant que possible il doit être toujours couvert soit par un engrais vert, soit par une couche de mulch, soit par la culture en place.

Mais nous reparlerons de cet important chapitre de la couverture du sol un autre mois.

Jean-Marc

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