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Mars 2010 : préparation du sol - pommes de terre

dimanche 28 février 2010, par Jean-Marc

En fonction des températures assez basses qu’il vient de faire et du retard pris par la végétation, si l’on se fie au proverbe suivant « Février et mars trop chauds mettent le printemps au tombeau », nous devrions passer cette année à côté des gelées printanières.

Mais l’enseignement majeur de cet hiver particulièrement froid et pluvieux démontre, si besoin était, l’intérêt du travail de la terre à l’automne. Ceux qui l’ont oublié ou n’ont pas pu le réaliser car leurs parcelles étaient encore occupées à la mi-décembre se retrouvent, à l’orée de la saison, avec un sol non ressuyé, compacté et rempli d’herbes de jours en jours plus envahissantes.
Ils devront donc, au cours de ce mois, ne pas laisser passer la première période de beau temps sec et venteux pour procéder à cette indispensable opération de la préparation du sol.

Mais pourquoi, au sortir de chaque hiver, est-on obligé systématiquement de travailler le sol de son jardin ?
- La terre arable est un agrégat d’éléments très souples qui vont naturellement au fil des mois s’affaisser et se compacter.
- Le froid de son côté bloque l’activité microbienne et poussés par le gel les vers de terre gagnent les profondeurs.
- Quant à la neige et la pluie, par le poids et le colmatage, elles accentuent un peu plus le phénomène.
En se tassant cette réaction est donc le seul moyen de défense dont dispose la terre pour économiser ses éléments vitaux et se mettre à l’abri de l’érosion.

L’action du jardinier consiste donc à contrecarrer ce processus avec dans un premier temps par un moyen mécanique (fourche, bêche, grelinette, motoculteur etc) faire à nouveau entrer l’air en profondeur pour réchauffer et apporter de l’oxygène aux bactéries aérobies.
Un fois la terre décompactée, il devra lui apporter sa ration de matières organiques (sous forme de fumier) et minérale (sous forme d’engrais).
Avant de commencer à travailler le sol le jardinier devra se défaire, à la serfouette, des herbes vertes en prenant garde à ne jamais les enfouir dans cet état. Elles sont au contraire un matériau de choix, en les mettant de côté, pour réaliser le tas de compost du printemps.

Le maniement des différents outils fait toujours remonter en surface des mottes de terre surtout quand le substrat est de nature argileux. En hiver c’est l’action du gel qui va les émietter et au printemps c’est l’alternance des périodes sèches et humides et des minuscules radicelles des mauvaises herbes restées dans la terre qui en se desséchant vont affiner les mottes.
Ainsi traitée la terre retrouve sa souplesse pour une année et permet de continuer à pouvoir la cultiver.

Le mois dernier je vous avais indiqué les variétés hâtives de plants de pomme de terre qui sont à planter en premier jusqu’aux trois premières semaines de mars.

A ce propos il ne faut pas confondre les pommes de terre primeurs que l’on trouve dans le commerce et qui ne sont pas forcément des variétés hâtives mais peuvent être aussi des variétés de pleine saison plantées à contre-date et récoltées avant leur complète maturité.

Voici donc ce mois-ci les variétés tardives, que l’on trouve dans le commerce, qui devront être plantées sous notre climat entre fin mars et au plus tard fin avril.
- Pour pouvoir les conserver le plus longtemps possible, ces variétés se récoltent à pleine maturité au bout de 120 à 130 jours après la plantation, une fois que les tiges sont complètement desséchées. Elles se conservent, dans un local aéré, au frais, au sec et à l’abri de la lumière. L’antigerme avec lequel on les a saupoudrées pour les conserver une année est désormais interdit, en France, car c’est un herbicide reconnu cancérigène. Plusieurs moyens naturels existe pour retarder la germination comme le charbon de bois, saupoudrer de cendre de bois ou bien faire mûrir dans le même local des pommes (fruits).

Variétés de pleine saison : Bintje (qu’on ne présente plus, idéale pour la soupe), Claustar (variété rustique productive), Monalisa, Samba (facile à éplucher pour sa forme oblongue) et Spunta (connu pour son gros rendement et qui est à ce jour la variété la plus cultivée au monde).
Variétés tardives : Désirée (pomme de terre à peau rouge mais chair jaune de très bon rendement et appréciée en frites et purée), Kerpondy ( gros tubercules réguliers), Nicola ( de très bonne conservation), Pompadour (le meilleur goût des variétés tardives, pomme de terre à chair ferme convenant bien en vapeur et salade) et Roseval ( autre variété à peau rouge mais chair bien jaune).

Jean-Marc

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