Iris unguicularis

Chaque année, c’est pareil : dès que l’hiver nous amène de fortes gelées, de la neige, la larme à l’œil, on se dit que tout est perdu, qu’on ne va plus revoir de fleurs jusqu’au printemps, etc…, etc… Et puis, en faisant le tour du jardin pour constater les dégâts, on a soudain l’heureuse surprise de découvrir que quelques arbustes et vivaces n’attendent que l’hiver pour nous surprendre.

C’est le cas du Lonicera fragantissima dont les petites fleurs d’un blanc cireux embaument le jardin, du Teucrium fruticans dont la floraison bleu lavande intervient plusieurs fois dans l’année, de l’hellébore de Corse aux fleurs blanches…. Mais le plus beau cadeau de l’hiver, c’est certainement la belle fleur de l’iris d’Alger qui pointe à travers les longues feuilles rubanées.

Cet iris à feuillage persistant, qu’on appelait autrefois Iris stylosa, a hélas hérité du nom botanique rébarbatif d’Iris unguicularis (ou iris à onglet). Son habitat d’origine se situe sur le pourtour méditerranéen : Algérie, Tunisie, Turquie, Syrie, Liban, Israël, sur collines plus ou moins rocheuses, bois clairsemés.

Plante vivace à petits rhizomes, l’iris d’Alger se présente en touffe dense, basse, de feuilles étroites (0,7 à 1,5 cm), coriaces, vert foncé, rubanées et souples. La floraison est hivernale, de novembre à mars. Les grandes fleurs (une dizaine de cm), fines et fragiles, légèrement parfumées, le plus souvent d’un beau bleu lavande clair au cœur veiné de blanc présentent une strie médiane jaune.
(Détail botanique : la tige de la fleur est inexistante, elle est remplacée par le tube de la fleur long de 10 à 20 cm, l’ovaire étant situé au ras du sol)
Il existe plusieurs cultivars offrant différents tons de bleu, ainsi que des cultivars blancs.

Cet iris se cultive en terre bien drainée, à exposition chaude et ensoleillée. On se contente de nettoyer et raccourcir le feuillage à l’automne et au printemps et de chasser limaces et escargots au moment de la floraison. On le multiplie par division des rhizomes. Les touffes sont parfois un peu longues à s’installer. Les fourmis se chargent de disperser les graines pour le semis.

Annie N.