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Que faire au jardin en octobre ?

mercredi 1er octobre 2014, par Annie

Les deux épisodes de pluies diluviennes du mois de septembre ont considérablement arrosé nos jardins. Finalement, les plantes n’ont pas l’air d’avoir trop souffert de ces abondants arrosages.

Si on a le projet de faire de nouveaux massifs cet automne, il faudra mettre l’accent sur le drainage du terrain, surtout s’il est argileux, avec du sable de rivière grossier et du petit gravier.

En octobre, les floraisons sont encore nombreuses au jardin, même si elles ont été abîmées par les pluies. L’Abelia chinensis est encore fleuri malgré la pluie et son parfum se répand dans tout le jardin.

Les jours ont bien raccourci : l’automne est déjà là.
Il est temps de se retrousser les manches, d’aiguiser les lames des sécateurs et des cisailles et de foncer au jardin.
C’est surtout la taille et la plantation qui vont occuper nos journées jardinières d’octobre.


LA TAILLE

Octobre est « le » grand mois de la taille : au jardin, on a comme une envie d’ordre et de rigueur. On redonne une jolie forme, en boule, en carré, à nos buissons et nos arbustes qui, cet été, se sont un peu laissés aller. On harmonise les volumes, on dégage les perspectives, on discipline un peu notre petit monde végétal.

C’est le moment de s’attaquer à la taille des haies (mars et juin sont aussi les deux autres périodes indiquées pour la taille des haies).

On taillera aussi les arbustes qui ont fleuri l’été ainsi que les vivaces ligneuses : thym, romarin, santoline... et on rabattra les arbustes à étoffer ou pour donner de la lumière aux massifs.

On peut essayer de bouturer directement en terre au plantoir les tailles des végétaux ligneux comme santoline, lavatère, anisodontea.

Par contre, il ne faudra pas tailler les arbres ou arbustes à floraison hivernale (comme le Chimonanthus praecox ou le Lonicera fragrantissima ou printanière (comme le forsythia, la spirée, l’arbre de Judée...) car cela équivaudrait à supprimer leur floraison.
On ne touchera pas non plus aux touffes de graminées qui nous apporteront un beau décor hivernal.


LA PLANTATION

Dans notre région, octobre et novembre sont les mois les plus favorables pour planter arbres, haies, arbustes et vivaces. Le sol est encore chaud et favorise l’émission de nouvelles racines.

La dimension du trou (largeur et profondeur) doit correspondre au moins à 2 fois la taille du contenant. Pour un arbuste, on peut partir sur la base de 30 cm en largeur sur 40 cm en profondeur.

Si votre terre est plutôt à tendance sèche, une fois que le trou est fait, le remplir d’eau et attendre qu’elle s’évacue avant de planter. Cette humidité en profondeur va attirer les racines vers le bas. Idéalement, il faudrait préparer le trou de plantation la veille.
Mais cette année, on va sûrement sauter cette étape car la terre est bien mouillée en profondeur.

On mélange la terre extraite du trou avec un bon terreau de plantation, du sable (et du gravier si la plante exige un sol bien drainé) et 2 poignées de corne broyée (engrais organique riche en azote à action progressive). Le mélange doit être souple.
En ce qui concerne le terreau, éviter les terreaux « bas de gamme » plein de tourbe et de morceaux d’écorce. J’obtiens de bons résultats en utilisant un terreau mycorhisé qui favorise le développement racinaire et augmente la résistance des plantes au stress hydrique.

Pendant qu’on prépare le mélange, mettre la plante dans son container à tremper dans un seau d’eau pendant un bon ¼ d’heure pour que la motte soit parfaitement mouillée. Il ne doit plus y avoir de bulle d’air qui remonte à la surface de l’eau.
C’est étonnant de voir parfois le container flotter à la surface de l’eau et il faut alors le lester pour qu’il s’enfonce dans l’eau et se réhydrate !

Dépoter. Si un feutrage de racines recouvre la motte, la griffer pour éliminer ce feutrage et démêler délicatement les racines pour les disposer soigneusement dans le trou. Attention : les racines doivent toujours être dirigées vers le bas et ne jamais remonter.

- Commencer à remblayer le trou de plantation. Au fond du trou, mélanger une poignée de corne broyée + une poignée de terreau mycorhizé au mélange de terre préalablement élaboré. Tasser légèrement.


- Faire un monticule au fond du trou pour positionner soigneusement la plante en hauteur, de manière à pouvoir faire une cuvette d’arrosage autour de la plante qui pourra retenir 20 à 30 litres d’eau pour un arbuste. Cette cuvette d’arrosage est très importante et permet un arrosage efficace (voir à ce sujet la page 59 du livre d’Olivier Filippi : Pour un jardin sans arrosage, Actes Sud).

- Remblayer enfin avec le mélange de terre.

- Tasser régulièrement autour de la plante. Bien matérialiser la cuvette d’arrosage.

- Arroser abondamment : au moins 2 arrosoirs (soit environ 20 l d’eau pour un arbuste).
Je visualise mieux la quantité d’eau apportée en utilisant l’arrosoir plutôt que le tuyau d’eau directement (et bien sûr, pour me faciliter la tâche, j’amène tuyau et arrosoir au pied de la plante !)

Ouf, c’est fini ! Il ne reste plus qu’à continuer de la même manière pour les autres plantes !

Penser à renouveler l’arrosage si le temps reste sec.


LA PLANTATION DES BULBES A FLORAISON PRINTANIERE

La majorité des plantes à bulbes sont originaires des régions à climat méditerranéen.
Une fois plantés, les bulbes peuvent rester en place plusieurs années, sans craindre les dégâts de l’hiver.
Lorsque les touffes de bulbes sont devenus trop serrées et moins florifères, on profite de l’automne pour les extraire, les diviser et les replanter ailleurs.

Avant de planter les bulbes à floraison printanière comme les tulipes, les narcisses, les crocus, etc... il est nécessaire de bien ameublir la terre, de la décompacter à la bêche sur 30 cm de profondeur, de la débarrasser des racines d’adventices. On ajoute du compost ou du terreau, un peu de sable. Si votre terrain est très humide, pensez à mettre en peu de sable au fond du trou de plantation et plantez le bulbe sur le sable.

La plupart des bulbes se plantent à une profondeur équivalent à 2 à 3 fois la hauteur du bulbe. En général, la profondeur de plantation est indiquée sur le paquet.

On pourra continuer la plantation des bulbes à floraison printanière jusqu’au mois de décembre.

D’octobre à décembre, on peut aussi planter les gros bulbes de lis qui fleuriront en juillet.
Une plantation automnale leur permettra de mieux s’établir au jardin.

Lilium henryi

De culture facile, j’ai adopté Lilium henryi, grand lis à turban orange originaire de Chine, en fleur en juillet, très facile à cultiver à mi-ombre, en sol riche en humus. Il faudra enterrer le bulbe à 20 cm de profondeur car la tige s’enracine au-dessus du bulbe.
Une fois le bulbe planté, pailler en surface pour maintenir un peu d’humidité.

Par contre, il est presque trop tard pour planter Lilium candidum ou lis de la madone. Originaire de l’est de la Méditerranée, ce lis aux trompettes blanches parfumées en mai-juin, se plante très tôt, en août-septembre, car il profite des premières pluies d’automne pour émettre sa rosette de feuilles. Comme il a fait très sec en septembre, on peut encore tenter sa plantation début octobre.
Il se plaira à mi-ombre. Il faut couvrir la pointe du bulbe sous seulement 2 cm de terre.


ET ENCORE...

Pendant la 1re quinzaine d’octobre, on continue le bouturage comme en septembre. Le bouturage de tête est très indiqué.

C’est aussi le moment de :
- diviser les vivaces,
- planter les annuelles d’hiver comme les pensées,
- semer en place les dernières annuelles pour le printemps prochain,
- créer un gazon,
- rempoter les hortensias et camellias trop à l’étroit dans leurs pots.


Une chose est sûre, c’est qu’il y a toujours quelque chose à faire au jardin au mois d’octobre !

Annie

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