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Le jardin au naturel : choix des plantes

Rencontre Hortus du 9 décembre 2006

mardi 19 janvier 2010, par Annie

Jardiner en terrain sec et climat méditerranéen


Voici une liste de plantes qui se plaisent dans mon jardin et qui supportent les 3 contraintes rencontrées dans la plupart des jardins situés dans le secteur de Montferrier sur Lez :
- Sol peu profond
- Sécheresse de l’été
- Coups de froid intempestifs en hiver

Court rappel des données de base du climat méditerranéen :
Ses caractéristiques les plus marquantes sont :
- Un été chaud, long et sec
- Un automne long plutôt doux et pluvieux
- Un hiver souvent doux, mais avec des coups de froid intempestifs qui peuvent être violents et des pluies en quantité variable

Caractéristiques des plantes méditerranéennes :
- Période de dormance estivale des plantes
- Redémarrage de la végétation dès les premières pluies d’automne (qu’on peut appeler second printemps) avec des floraisons automnales et hivernales.

Atouts de notre climat méditerranéen :
- Principal atout : les pluies d’automne et d’hiver. Elles permettent aux plantes, si elles ont été bien choisies, de se développer pendant cette période et de se préparer à affronter les étés secs, période où elles vont rentrer en dormance.
- Autre atout : les plantes méditerranéennes sont souvent des plantes au feuillage persistant qui sont belles toute l’année

Donc, on peut conclure ce petit rappel en disant que le jardinage méditerranéen est extrêmement simple :
- L’astuce consiste à utiliser des plantes méditerranéennes qui vont évidemment résister à la sécheresse et être belles toute l’année.
- Il faut laisser faire les pluies d’automne et d’hiver qui vont permettre à ces plantes de se développer et de se préparer à affronter les étés secs.
- Au printemps, il faut pailler le sol avec une épaisse couche de débris de végétaux plus ou moins compostés.

Liste de « plantes sans souci »

Les plantes énumérées sont, pour la plupart, des plantes que j’appelle volontiers « plantes sans souci ».
La présentation démarre en automne pour finir en été et les plantes sont classées en fonction de leur époque de floraison ou de fructification :

Pistachier lentisque (Anacardiacées) : C’est un grand arbuste persistant typiquement méditerranéen, au port arrondi, très résistant à la sécheresse qui s’élargit en vieillissant. Il faut lui laisser de la place. A l’automne, grappes de fruits rouges.
Pistachier térébinthe : Petit arbre caduc aux belles teintes de feuilles à l’automne.

Arbousier, Arbutus unedo (Ericacées) : C’est un petit arbre au feuillage persistant vert foncé. A l’automne, il produit en même temps ses fleurs en grelot blanches et parfumées et ses fruits comme des petites fraises rouges. Il ne grandit pas vite.

Choisya ternata (Rutacées) : Oranger du Mexique. Originaire de régions semi-arides du Mexique, il est résistant à la sécheresse. Surtout ne pas l’arroser. Il a un beau feuillage persistant vert brillant et plusieurs floraisons parfumées dans l’année (printemps et automne). Croissance rapide. Il se bouture bien et se marcotte. Il résiste au froid.
La variété Aztec Perl est très belle

Cotoneaster franchetti (Rosacées) : Arbuste solide (1,5 à 2 m). Feuillage semi-persistant mais qui dure tard en hiver. Jolies petites fleurs roses au printemps qui attirent les abeilles. Le feuillage est vert avec le revers feutré argenté. Jolies baies orangées à l’automne qui persistent en hiver. Je le verrais bien au 1er plan d’une haie vive.

Jasmin humile revolutum : Grand arbuste originaire de l’Himalaya. Fleurs jaunes parfumées d’avril à juin puis remonte parfois en automne.

Abelia grandiflora : C’est un arbuste décoratif de taille modérée (1,5 à 2,5 m), au port souple. Feuillage pratiquement persistant, vert brillant, virant au bronze en hiver. Abondante floraison agréablement parfumée en clochettes blanc rosé, de juillet à décembre. Les bractées rousses décoratives persistent longtemps après la chute des fleurs. (voir Coup de Coeur de septembre 2001)
Abelia chinensis : plus petit que le précédent. Un peu moins résistant au sec. Floraison merveilleusement parfumée à la fin de l’été.

Les Teucrium (Lamiacées) : Indigènes du pourtour méditerranéen, les Teucrium sont parfaitement adaptés à notre région. Il en existe de nombreuses espèces dont :
Teucrium flavum : petit arbuste (0,4 à 0,5 m) aux feuilles persistantes crénelées vert foncé a un port naturel arrondi comme un topiaire. Ses fleurs jaune pâle sont abondantes, de mai à juillet. Il structure bien les massifs de plantes vivaces. Il est recommandé de la tailler dès la fin de floraison
Teucrium fruticans : C’est un grand arbuste colonisateur qui se ressème facilement. Il a feuillage gris persistant aromatique et structure le jardin même en hiver. La floraison intervient plusieurs fois dans l’année. Il ne faut pas hésiter à le tailler à la cisaille car il peut devenir important.
Teucrium lucidrys : Petit arbuste couvre-sol persistant (0,2 m), T. lucidrys a des feuilles luisantes vert foncé. Sa belle végétation se prête bien à la taille en petites bordures. Son abondante floraison rose malvacé intervient en été. Il drageonne et se marcotte.
Teucrium hircanicum : vivace aux fleurs en épi mauve foncé. Extrêmement résistante à la sècheresse, se ressème abondamment.

Sedum : Succulente. Se cultive et se multiplie facilement.

Stipa tenuifolia : graminée en touffe dense de feuilles filiformes persistantes qui restent d’un beau vert frais toute l’année, très souples qui ondulent à la moindre brise. Abondantes inflorescences argentées soyeuses en juin-juillet. Se ressème.

Ceratostigma plumbaginoides ou plumbago rampant (Plumbaginacées) : vivace rampante à feuilles caduques se colorant de rouge à l’automne. Fleurs bleu vif de juillet à octobre (-15° et plus)

Ceratostigma griffithii (Plumbaginacées) : petit arbuste semi-persistant. Port ramifié compact. Fleurs bleu vif de juin à novembre. Hauteur 60 à 80 cm. (rustique : -15° et plus froid). Se ressème

Nandina domestica (Berberidacées) : (Chine Japon). Evoque un bambou. A placer à mi-ombre. Floraison blanche en juillet. Belle fructification en automne qui dure tout l’hiver. Hauteur 2 m (Coup de coeur de janvier 2002)

Eupatorium ligustrinum ou micranthum : arbuste de 2 m et plus. Feuillage persistant. Fleurs blanches très parfumées à l’automne. A mi-ombre, il a résisté à la sècheresse de cet été sans arrosage et au froid de l’hiver dernier.

Helichrysum italicum : feuilles persistantes aromatiques gris argenté presque blanc, duveteuses. Odeur de curry et de miel. Turkestan (-15°)

Ptilostemon chamaepeuce (Asteracées) : espèce de Méditerranée orientale à planter en terrain très drainé, au bord d’un muret. Rusticité un peu limite par grand froid mais le semis abondant permet d’avoir des plantes de remplacement.

Aloes striatula : résiste au froid
Autre aloes résistant au froid : A. aristata en rosette, à garder en pot car il ne se plait pas trop en pleine terre

Hertia cheirifolia (Asteracées) : Feuilles persistantes gris argentées, épaisses. Port étalée formant un couvre-sol dense. Fleurs jaune vif de février à avril. Rustique. Intéressant au bord d’un muret. (Coup de coeur de février 2002)

Dasylirion acrotrichum (Agavacées) : rappelle le yucca par son architecture. A une rosette de feuilles arrondie. Résistant au froid.

Romarin (Lamiacées) : merveilleux arbuste qui fleurit dès novembre. On trouve des variétés avec des ports rampant ou plutôt érigé ou en boule. Feuillage parfumé. Les romarins résistent remarquablement à la sécheresse et ne supportent pas l’arrosage en été.

Myrtus communis tarentina : Grand arbuste de 2 à 3 m à la végétation compacte avec des petites feuilles persistantes très aromatiques vert brillant, serrées le long des tiges. Se taille bien

Rosa chinensis sanguinea : originaire de Chine comme son nom l’indique, feuillage persistant, floraison toute l’année par vagues successives, même l’hiver. Fleur simple rouge sang et beau feuillage aux jeunes pousses rouges (Coup de coeur de janvier 2010)

Rosa chinensis mutabilis : le cousin du précédent, avec des fleurs aux couleurs changeantes : le bouton d’un rouge net s’épanouit en jaune soufre à revers orange. Dès le lendemain, la fleur se colore d’un saumon cuivré, virant au fil des jours au rose foncé. Cette succession de couleurs donne sur le même rosier un superbe camaïeu de jaune, orange et rose (Coup de coeur de mai 2000)

Iris unguicularis (ou stylosa ou iris d’Alger) : Originaire d’Algérie, Tunisie, Turquie, Syrie, Liban, Israël, sur collines plus ou moins rocheuses, bois clairsemés. C’est un iris méditerranéen, très résistant à la sécheresse qui fleurit l’hiver avec une période de repos l’été. Cet iris se cultive en terre bien drainée, à exposition chaude et ensoleillée. On se contente de nettoyer et raccourcir le feuillage à l’automne et au printemps et de chasser limaces et escargots au moment de la floraison. On le multiplie par division des rhizomes très tôt en automne pour qu’il soit enraciné avant l’arrivée du froid. Les touffes sont parfois un peu longues à s’installer. Les fourmis se chargent de disperser les graines pour le semis.

Acer monspessulanum ou érable de Montpellier : petit arbre 5 à 6 m aux petites feuilles trilobées qui se teintent de couleurs jaunes et orangées en automne. Bouquet de fleurs jaune citron au printemps avant les feuilles. Il y en a plein la garrigue vers Viols le Fort.

Renoncule de Crète : fleurs jaunes fin mars
Renoncule asiatique jaune : fleurit fin mars-début avril

Cyclamens botaniques (Primulacées) : originaires du pourtour méditerranéen, ils se plaisent dans les endroits caillouteux. Leur feuillage est souvent décoré. Floraison blanche ou rose plus ou moins foncé, au printemps ou en automne, selon l’espèce. A disposer à mi-ombre en sol bien drainé, sous chêne vert ou chêne blanc, pour qu’ils profitent du terreau des feuilles. Ils se ressèment abondamment et colonisent des coins de jardin.

Rosier de Banks lutescens à fleurs jaunes simples (Chine) : rosier liane persistant sans épine qui a colonisé un grand pistachier lentisque. Parfum de clou de girofle.

Petromarula pinnata (Campanulacées) : vivace endémique de Crète qui pousse dans les fissures de rochers (laitue des rochers)

Michauxia campanuloïdes (Campanulacées) : bisannuelle turque aux fleurs de campanule géantes blanches de la taille d’une fleur de lys. Se ressème.

Scille du Pérou (Liliacées) : Originaire des prairies d’Andalousie et d’Afrique du Nord desséchées l’été. Grandes feuilles qui apparaissent dès les premières pluies d’automne. Fleurs en mai, puis disparition du feuillage l’été. Se ressème.

Alstroemère ou lis des Incas (Amaryllidacées). A cultiver à l’ombre légère. Pailler. Les racines sont très fragiles. Très beau massif au Château de Flaugergues, contre la façade du château. La plante est réputée envahissante. J’attends toujours l’invasion !

Polygonatum odoratum ou sceau de Salomon : vivace. Fleurit en mai puis les feuilles persistent jusqu’en hiver. A cultiver à l’ombre sèche, sous les chênes verts.

Phlomis fruticosa (Lamiacées) : Arbuste aux feuilles grises. Excellent comportement en terrain sec. Facile de culture. Se ressème partout.

Les sauges (Lamiacées) : Le jardin méditerranéen ne peut s’en passer. Chaque coin peut en abriter plusieurs espèces, de la rosette de feuilles grises et duveteuses de la sauge argentée, en passant par la rutilante sauge elegans au feuillage fleurant bon l’ananas, jusqu’à la géante sauge guaranatica à l’imposante floraison bleu indigo. Le seul facteur qui limite leur emploi est leur résistance au froid. Quelques valeurs sûres :
Salvia interrupta : Le beau feuillage vert émeraude profondément découpé de Salvia interrupta la rend précieuse, même en dehors des périodes de floraison. Originaire de l’Atlas marocain, c’est une petite arbustive de 40 cm de hauteur. Ses grandes fleurs violet pourpré à gorge blanche, portées par des tiges de 60 cm, s’épanouissent au mois de mai. Elle se ressème abondamment et affectionne les bordures de murets où ses racines trouvent le drainage nécessaire à sa survie.
Salvia jamensis X ‘James Compton’ : hybride à la floraison framboise une grande partie de l’année.
Salvia microphylla Pink Blush : Petit arbuste. Fleurit rose magenta en juin.
Salvia sclarea, également appelée toute-bonne par les méridionaux pour ses vertus condimentaires et médicinales, fleurit en début d’été. Sa hampe florale atteint facilement 1,5 m et offre une opulente pyramide de fleurs blanc rosé entourées par de grandes bractées qui restent décoratives quand les fleurs sont fanées. Elle est dite bisannuelle, mais peut persister chez nous plusieurs années. Ses feuilles grises sont plutôt visqueuses, à forte odeur musquée, désagréable au goût de certains. C’est une plante colonisatrice qui se ressème dans tout le jardin, même en sol pauvre, mais on le lui pardonne aisément.
Salvia argentea : Son feuillage se développe en rosette étalée sur le sol. Les feuilles ont une épaisse toison laineuse blanche qui les protègent du soleil. Très décorative. Floraison en hampe. Se ressème. Sol bien drainant. Prendre le soin de déposer une couche de gravier tout autour de la rosette pour éviter que la pluie ne dépose de la terre sur les feuilles. A placer en bordure en situation dégagée pour l’apprécier tout à loisir.
Salvia viscosa : Sauge vivace avec une rosette basale à grandes feuilles persistantes. Floraison à petites fleurs pourpre et rose en juin-juillet. Se ressème abondamment (un peu trop...).

Sisyrinchium striatum (Iridacées) : ressemble à un petit iris aux fleurs jaune pâle. Se ressème.

Nepeta tuberosa (Lamiacées) : Feuilles caduques, grises, laineuses. Très résistant à la sécheresse. A utiliser en massif de vivaces. Se ressème.
Tous les népétas sont intéressants, par exemple N. Six Hills Giant

Erigeron mucronatus ou karvinskianus (Asteracées) : Mexique. Floraison abondante toute l’année, se ressème partout. Assure un lien dans les massifs. Envahisseur de charme ! (Coup de coeur de décembre 2009)

Jasmin officinal : Grimpante aux fleurs blanches parfumées en été

Jacobinia suberecta (Acanthacées) : Feuilles persistantes grises veloutées. Souche drageonnante. Floraison tubulaire orange en été. Même si le feuillage gèle l’hiver, la plante repart au printemps. Très résistant à la sécheresse.

Agapanthe  : feuilles persistantes épaisses. Fleurit en juillet.

Zauchsneria ou fuschia de Californie : Vivace à fleurs rouge-orangé

Convolvulus mauritanicus (Convolvulacées) : Souche très drageonnante. Vivace rampante, à placer au bord d’un muret pour qu’elle retombe. N’est pas à son avantage en terrain plat. A besoin d’un sol drainant.

Verbena bonariensis : Vivace. Hauteur 1 à 1,5 m en fleur. Se ressème.

Annie N.

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