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De la rose sauvage au jardin de roses

Notes sur la conférence d’Eléonore Cruse Mars 2009

lundi 1er février 2010, par Marie-Claude

Cheminement de la rose sauvage au jardin, de la botanique à l’horticulture.

On peut quelquefois observer les rosiers sauvages, mais c’est difficile de les identifier ! (cf livre E. Cruse Les roses sauvages)
Une même espèce peut en effet prendre des formes différentes selon les milieux (taille, épines, couleur), ex Ardèche, Alpes.
Ce caractère se retrouve chez les roses horticoles, elles aussi s’adaptent au milieu ; les espèces s’hybrident peu entre elles (sauf rares exceptions comme le rosier de l’Aveyron).
Les rosiers sont apparus avant l’homme, on a retrouvé des pétales fossilisés dans l’Oregon datant de l’Oligocène (il y a 35 à 40 millions d’années)
150 espèces de roses sauvages dans l’hémisphère Nord, encore peu exploitées par les obtenteurs : il faut 10 ans pour faire une rose.
Qui dit rose dit roseraie. Dans les roseraies sauvages, il faut voir comment les rosiers sont disposés, pour s’en servir dans nos jardins.
Les rosiers n’aiment pas les creux.

Diaporama :

  • Ardèche, région du Puy-en-Velay, La Clusaz : rosa canina, églantine
  • Ardèche, le Crau de Conges, falaises calcaires, 1500m : rosa pimpinellifolia, ici sans épines
  • Plateau ardéchois, 100 m, Rosa villosa ou pomifera, pas très courant
  • Rosa rubrifolia, forme « bleue » de rosa canina, près des cours d’eau (plateau ardéchois, Hautes-Alpes)
  • Rosa gallica, 60 cm, drageonne beaucoup, rose foncé, sent très bon
  • Rosa canina, pédoncule complètement glabre, c’est le seul rosier sauvage dans ce cas (sur le chemin de Saint-Jacques en Aragon)
  • Rosa sempervirens : les styles verts du centre sont soudés et assemblés en colonne. On le trouve dans les garrigues.
  • Rosa gallica : Evolution vers la transformation de l’étamine en pétale, la rose commence à développer une seconde rangée de pétales.
  • En améliorant les conditions de culture, puis en sélectionnant, puis en hybridant, on passe peu à peu aux roses horticoles.
  • Roseraie de Berty, zone du chataigner, sec mais avec beaucoup d’humus ; arche avec rosier Paul Transon
  • Berty, haie de rosiers galliques, (rabattus après la floraison d’un tiers), sentent bon, jamais malades
  • Berty, Rosa californica plena, nepeta bleu, prairie qui longe la rivière, cette prairie est un réservoir de graines
  • Berty, ravine avec deux murs de pierre qui canalisent les eaux de ruissellement, rosiers sarmenteux sur des arceaux (assez plats).
  • Rosier Seagull, sur un double arceau, surplombe un banc
  • On peut « dresser » un rosier avec la lumière, comme on dresse un animal avec de la nourriture.
  • Associer des rosiers : qu’ils aient au moins un point commun.
  • Adelaide d’Orléans, hybride de sempervirens, blanc
  • Iris pallida, qui ne dégénèrent pas.
  • Plusieurs rosiers, dont Paul’s Himalayan Musk
  • Les rosiers ne propèrent pas que sur la qualité du sol, ils doivent être à l’abri du vent, un sol pas trop sec.
  • Vivaces, avec Duchesse de Portland, Ghislaine de Féligonde, Albéric Barbier
  • Pépinière de rosiers, porte-greffe (Laxa) rosiers sauvages sélectionnés, arrosés la première année de plantation, puis pas du tout.
  • Greffage : écussonnés, attachés à la cellophane (greffoirs)
  • Greffons : prélevés à l’avance, étiquetés, maintenus humides, apportés au greffeur qui greffe au ras du sol (plusieurs milliers par jour). Un métier très physique, une excellente vue, on est courbé en deux.
  • Boutures : cela dépend si la variété est résistante, la bouture le sera aussi, sinon il faut greffer
  • On greffe en juillet-août, « à œil dormant », qui se développera l’année d’après. Taux de réussite très variable selon les années et le greffeur.
  • Rosier après sevrage (on coupe toute la végétation au-dessus de la greffe, la pousse va très vite, on fait plusieurs tailles en vert.)
  • Les rosiers remontants fleurissent en pépinière.
  • Dordogne : Rambling rector, liane, à l’assaut d’un frêne.
  • Rosiers Nabonnand, très remontants, très beaux l’hiver, fleurissent l’hiver sur la Côte d’Azur, pas beaux en été, perdent leurs feuilles
  • Jardin du Clos du Peyronnet
  • Dans le Nord de la France, un rosier Iceberg greffé sur tige
  • Sucy-en-Brie, rosiers lianes blanc palissés contre un mur, haie de buis : tout planter en même temps
  • Château de la Bretonnière, près d’Azay-le-Rideau, dans l’ancien potager
  • Prieuré d’Orsan, en Bourgogne, tressage de repousses de chataigner refait tous les 3 ans
  • Rosa andersonii, utilisation d’une espèce sauvage, en bord de l’eau, 1500 m d’altitude
  • Nouveau jardin à Ruoms, Ardèche, ouverture mai 2009, c’est plus une collection de rosacées

Questions/Réponses

Structures métalliques ? dessinées, réalisées sur commande, beaucoup plus solides, jamais repeintes, mettre du Rustol une fois que ça a rouillé.
Déplacer un rosier ? ça ne vaut pas toujours le coup ; en novembre-décembre, retailler entièrement la végétation (à 25 cm) et les racines (à 25 cm)
En terrain plutôt sec, comme ici ? Eviter dans cette région les « hybrides remontants », sensibles aux maladies, à la maladie de la tache noire.
Il ne faut pas chercher à tout avoir, mais on peut avoir un peu de tout.
Valeurs sûres :

  • Ghislaine de Féligonde
  • Blossomtime, descendant de New Dawn, rose pâle
  • Aloha
  • Blush noisette
  • Narrow water
  • Sourire d’orchidée
  • Rosa moschata, petites fleurs simples

Bouturage ? Tout dépend des variétés, ça marche mieux avec les variétés très vigoureuses. Les drageons du rosier gallique ne dépassent pas 50 cm de haut.
Porte-greffe : le plus adapté serait Rosa indica, mais sous serre, pour la fleur coupée. Les canina et dérivés sont très durables.
Durée de vie ? Très aléatoire, parfois centenaires, le plus souvent 20-30 ans. Ne pas replanter un rosier « derrière » un autre rosier, surtout pas le même.
Les rosiers de Chine n’aiment pas la taille ; ils ont une végétation divergente, qui fait des rameaux à angle droit.
L’oïdium se développe avec le contraste des températures jour/nuit ; planter un peu à l’ombre pour diminuer ce contraste.
La fleur de soufre est utilisable en préventif, en petite quantité.
Planter un rosier au pied d’un vieil arbre ? Creuser un trou « derrière » le tronc, à l’opposé de la lumière pour l’obliger à « traverser » l’arbre ; des rosiers lianes, Seagull. Planter si possible tout en même temps ; il est très difficile pour un rosier de s’implanter si l’arbre est déjà adulte.

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