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Le Domaine des Cèdres

Côte d’Azur 2007 : Saint Jean Cap Ferrat

vendredi 29 janvier 2010, par Annie, Hubert

Le 1er juin 2007, à 9 h, notre groupe se retrouve devant le grand portail du Domaine des Cèdres, à Saint-Jean Cap Ferrat. Le soleil brille et nous attendons avec impatience cette visite qui constitue la visite phare de notre déplacement sur la Côte d’Azur.

C’est que ce jardin est un des plus prestigieux jardins botaniques privés du monde et il ne s’ouvre que rarement aux visiteurs !
Le responsable du jardin nous attend et tout au long de cette matinée, il va nous guider et répondre à nos nombreuses questions avec gentillesse et compétence.

Un point d’histoire pour commencer : vers 1900, le Domaine des Cèdres est devenu la propriété du Roi Léopold II de Belgique qui a fait planter des cèdres de l’Atlas et les premiers araucarias sur fond de paysage méditerranéen composé de cyprès et d’oliviers centenaires. Il confia le tracé des jardins au célèbre paysagiste anglais Harold Peto.
En 1924, le Domaine des Cèdres a été racheté par Alexandre Marnier-Lapostolle, créateur du Grand Marnier et grand amateur de plantes rares et exotiques. C’est à lui et surtout à son fils, Julien Marnier-Lapostolle, collectionneur acharné toujours à l’affût de nouvelles acquisitions, que l’on doit l’aspect actuel du Jardin. En une vingtaine d’années, il réussit à constituer un jardin botanique exceptionnel de 15.000 espèces, surtout tropicales, subtropicales et désertiques. En 1976, la propriété du jardin botanique a été transmise à la Société des Produits Marnier-Lapostolle.

- Superficie du domaine : 14 ha, dont 10 ha de parc (1 ha planté de cèdres)
- Nombre de jardiniers : 15
- Nombre de serres : 23 serres, soit au total 1 ha

Grille de l’entrée
Grande allée
Jubaea chilensis

Dès l’entrée, nous cheminons le long d’une large allée bordée de palmiers : Washingtonia filifera, Washingtonia robusta, Jubaea chilensis, palmier massif du Chili qui commence à pousser en hauteur seulement quand le diamètre du stipe a atteint sa taille définitive. Les oliviers centenaires, les Cyprès du Cachemire et Araucaria bidwilli d’Australie sont majestueux.

Cette allée monte jusqu’aux rives de l’étang où poussent nymphéas, lotus, jacinthes d’eau et toute une végétation aquatique. Cet étang est ceinturé d’arbustes fleuris comme Streptosolen jamesonii, de collections d’aeonium, de sedum…

L’étang
Grand escalier
Parterre à l’italienne

Plus loin, le grand escalier tracé par Harold Peto, bordé de canaux de chaque côté, conduit à un parterre à l’italienne planté de cyprès, de pins parasols, de rosiers et orné de poteries et de bassins.

Le rosier Général Shablikine, un rosier Thé créé en 1879 par Nabonnand, rosiériste à Golfe Juan, a suscité notre admiration. C’est sûr qu’il figurera bientôt dans de nombreux jardins ! Une courte halte nous permet d’admirer le panorama.

On se dirige vers la villa par l’allée des Cèdres bordée de Colocasia, Fuschia boliviana et autres plantes tropicales, des palmiers avec, à l’arrière de la maison, Howea forsteriana.

Au carrefour d’une grande allée, nous découvrons d’énormes Cycas revoluta, des Encephalartos, Yucca, Dicksonia, Syagrus et Strelitzia nicolaï, aux fleurs effilées blanc et bleu acier.

Colocasia, Fuschsia...
Dicksonia et palmier
Strelizzia nicolaï
Cycas, Strelizzia, Syagrus...

Au fond d’une longue perspective à l’italienne, une statue de Moïse, avec à ses pieds Macfadyena unguis-cati, grimpante aux trompettes jaune vif.

Notre visite se poursuit vers la maison. La grande diversité des plantes qui sont le plus souvent étiquetées est étonnante. Nos carnets se remplissent de notes et les exclamations fusent ainsi que les questions : qu’est ce que c’est ?...

Devant la maison, la pelouse est agrémentée de massifs fleuris, de statues et de grands vases. Des Grevillea fleurissent dans les bordures.

Plus loin, le grand jardin des cactées et succulentes ou jardin mexicain offre une incroyable accumulation de cactées, euphorbes, aloes, yuccas, agaves avec de remarquables spécimens : immense Trichocereus émergeant d’un tapis de cactées, Draceana drago, Agave franzosinii bleutée dominée par un imposant Yucca filifera, Agave victoria reginae...

Des infrastructures sont prévues pour pouvoir couvrir ce grand espace en hiver, si les températures deviennent trop basses.
A l’extrémité du jardin des cactées, une grande piscine domine la baie de Saint-Jean Cap Ferrat.

Nous traversons ensuite une grande allée de palmiers pour nous diriger vers le verger d’agrumes. Ce grand verger est planté d’orangers, citronniers, mandariniers et de bigaradiers ou orangers amers (Citrus auriantum) dont le zeste de la bigarade (orange amère) est un ingrédient du Grand Marnier. La sélection des meilleures variétés a été faite ici par les Marnier-Lapostolle.

Vers le verger d’agrumes
Nolina longifolia
Bambous divers

Des arbres bordent une grande allée : Brachychiton populneus (Australie) en pleine floraison, Afrocarpus (Afrique), Chorisia (Amérique du Sud) au tronc parsemé d’épines. Nous parvenons ainsi à la forêt de bambous où poussent de nombreuses espèces : Dendrocalamus asper, bambou géant de Birmanie, des Phyllostachys ont colonisé des bosquets entiers, avec plusieurs variétés aux chaumes noirs, verts, jaune d’or, jaunes à rayures vertes ou l’inverse...
Des grimpantes de la famille des bignones, Clytostoma callistegioides aux spectaculaires fleurs lavande et Distictis buccinatoria aux fleurs en trompette rouge-pourpre, s’étalent sur les supports.

Clytostoma callistegioides
Fleurs du Brachychiton
Draperies de bromeliacées

Nous atteignons le secteur des serres :

Dans plusieurs petites serres et châssis sont cultivés de nombreux cactus, succulentes et plantes carnivores.

Serre des succulentes :
C’est la plus ancienne serre du Jardin (1953). Sa surface avoisine les 1000m2
Elle abrite les variétés les plus fragiles sur fond de bougainvillées aux couleurs vives.

Grande serre tropicale :
Cette grande serre date de 1971. Haute de 9 m, elle couvre 450 m2. Son atmosphère est saturée d’humidité : bromeliacées, fougères arborescentes de Nouvelle-Zélande et d’Australie, curieuse fougère « Corne d’Élan », fleur superbe et inquiétante d’Aristoloche gigantea, Passiflore incarnata et vitifolia, Hibiscus schyzopetalus aux pétales écarlates récurvés et très dentelés, et même un « lotus bleu » (Nymphaea caerulea), …

Aristolochia gigantea
Hibiscus schyzopetalus
Nymphaea caerulea
Strongylodon macrobotrys

La plus étrange est certainement la liane de jade Strongylodon macrobotrys, à la couleur unique "curacao".
Toutes ces plantes prospèrent merveilleusement et suscitent l’admiration de tous.

Il est midi et notre visite se termine. Il est temps se regagner l’entrée, en admirant au passage les draperies de broméliacées qui ornent les oliviers, les grands dasylirions longissimum.

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