Rencontre du samedi 22 janvier 2011 : le jardin des migrations par Olivier Filippi

Rendez-vous à 14 h à l’Espace Culturel du Devézou, à Montferrier-sur-Lez

Beaucoup de plantes que nous considérons comme des plantes emblématiques de nos paysages méditerranéens sont en fait des plantes exotiques, qui ont été amenées par l’homme soit au cours des derniers millénaires, soit plus récemment au cours des derniers siècles.

Le platane de nos bords de routes, le châtaigner des Cévennes, le cyprès des paysages toscans, le mûrier qui bordait nos chemins de campagne, le figuier ou l’amandier qui s’accrochent aux murs des vignes, la luzerne qui fleurit sur les talus et jusqu’aux coquelicots et bleuets qui émaillent les champs de blé, toutes sont des plantes exotiques.

Quand sont-elles arrivées, et depuis quand les considérons-nous comme des plantes qui caractérisent notre environnement local ?

La garrigue elle-même est moins naturelle que ce que nous pourrions penser au premier regard. De nombreuses plantes qui définissent les cortèges floristiques de notre environnement ont en fait été artificiellement favorisées par l’influence continue des activités humaines sur le paysage. Le paysage méditerranéen est ainsi indissociable de l’histoire de l’homme.

Un regard sur les migrations du passé permet aux jardiniers et aux naturalistes de s’interroger sur leur perception des plantes exotiques et des plantes indigènes. Ces notions sont parfois empreintes d’une connotation éthique, à une époque où les changements globaux entraînent un risque de crispation identitaire : les plantes indigènes sont perçues comme rassurantes et seraient "meilleures" que les plantes exotiques, qui sont perçues comme potentiellement dangereuses.

Les migrations du passé permettent également de s’interroger sur les migrations du futur.
A quoi va ressembler notre environnement naturel de demain, avec les migrations des plantes liées aux perspectives de réchauffement climatique ?
Et quelle position le jardinier peut-il adopter face au problème des plantes considérées comme invasives ?

Un diaporama sera suivi par un débat avec le public, chacun étant invité à exprimer son point de vue sur ces questions complexes.

Olivier Filippi

A l’issue de la conférence d’Olivier, nous fêterons la Nouvelle Année autour de la galette des Rois.
Participation 1 Euro.